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Gilets jaunes: un bien triste anniversaire

Le mouvement des gilets jaunes a rapidement fait des morts


Gilets jaunes: un bien triste anniversaire
Pont de Beauvoisin, le 17 novembre 2019 © ALLILI MOURAD/SIPA Numéro de reportage: 00932792_000003

Le mouvement des gilets jaunes démarrait il y a tout juste un an. Et dès le premier jour, Chantal Mazet, une retraitée de 63 ans originaire de Pont-de-Beauvoisin mourait, renversée par une voiture.


Dès le premier jour de blocage des ronds-points par les gilets jaunes, deux victimes: Chantal Mazet, retraitée de 63 ans, et la conductrice qui l’a renversée, une maman qui emmenait son enfant chez le médecin. La première est décédée, la seconde a sans doute sa vie bouleversée, voire brisée par ce drame.

La liberté de circuler en cause

Que dire d’un évènement aussi absurde qu’il est tragique? Que dire sinon qu’il est, malgré tout, la conséquence prévisible d’une inconscience, voire d’une irresponsabilité. Sous couvert d’un droit de manifester – qui ne se trouve, contrairement à ce qui est souvent dit, nulle part dans la Constitution-, chacun aujourd’hui se croit autorisé à appeler à la manifestation. Mais ce qui est pire, sans autorisation, sans organisation et par tous les moyens possibles, ce qui peut donc avoir des conséquences tragiques.

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Appeler à bloquer un rond-point c’est une folie. Qui peut imaginer sérieusement qu’agresser violemment les gens dans leur quotidien, en faisant obstacle à ce qui est au cœur de leur liberté, soit sans risque et sans conséquence ? La liberté de circuler, de se rendre où l’on veut, quand on veut, est vitale pour tout citoyen. Y faire obstacle peut entraîner ce genre de drame, ne pas imaginer que cela soit possible, considérer que la constitution de bandes qui arrêtent et menacent l’automobiliste soit un acte « normal », c’est être inconscient ou irresponsable.

Spirale dangereuse

Et participer à ce genre de blocage, c’est aussi prendre une responsabilité et un risque. Bien sûr, on peut comprendre l’entraînement du moment, la spirale envoûtante des réseaux sociaux qui appellent à l’action et qui stimulent le courage, les copains que l’on retrouve ou que l’on se fait, l’impression de faire « quelque chose » pour changer sa vie, pour que tout aille mieux… Et tout d’un coup l’on devient l’agresseur, le bloqueur d’autres braves gens comme soi. Et tout d’un coup on est mort.

La mère de famille, stressée peut-être par l’état de son enfant, se dépêche pour aller chez le médecin. Comment peut-elle ressentir ce barrage (dont certains bloqueurs étaient semble-t-il agressifs) ? Qui sont ces gens sur son chemin de vie, qui lui font obstacle sans rien vouloir savoir de son destin personnel ? C’est sans doute un sentiment d’agression, de danger, et quand on transporte un enfant, la panique arrive vite. Que se passe-t-il vraiment ? En tout cas le drame est bien survenu.

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Génération « j’ai le droit »

Voilà comment une tragédie absurde se produit, sans autre résultat  que du sang et des larmes, sans que la « cause » avance d’un iota pour autant. Juste parce qu’aujourd’hui il semble que chacun puisse faire n’importe quoi pourvu qu’il s’abrite derrière la bannière de ses « droits ».

Bloquer des ronds-points, après tout pourquoi se gêner ? les pouvoirs publics ont laissé faire, l’opinion publique, paraît-il, soutenait le mouvement. Et puis après les ronds-points investissons les grandes villes, on a le bien le « droit de manifester ». Bilan actuel: 11 morts, 4400 blessés (dont 2000 dans les forces de l’ordre), 4,5 milliards d’euros de pertes pour l’économie. Un tel mouvement navigue comme un bateau sans voile ni moteur, au gré des courants d’opinion, des mots d’ordre venus de nulle part pour aller on ne sait où, ballotté par les houles médiatiques. Qu’on le soutienne ou qu’on le condamne, que chacun se positionne comme il veut, pourvu que ce soit en conscience et en responsabilité.

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