Les crabes ont-ils le sens de l’orientation ? Le suicide est-il contagieux et les macaques sont-ils favorables à l’huile de palme ? Peggy Sastre nous dit tout dans la chronique scientifique mensuelle de Causeur!
Crabe à la carte
Tous les animaux sont capables d’apprendre, mais la complexité de l’apprentissage spatial n’est pas donnée à tout le monde. Comme son nom l’indique, l’apprentissage spatial désigne le processus grâce auquel un organisme arrive à se repérer dans un endroit donné et à adapter son comportement en fonction des informations mémorisées. Jusqu’à présent, cette aptitude n’avait été démontrée que chez les vertébrés et quelques insectes – les fourmis et les abeilles sont parmi les bestioles les plus spatialement futées, c’est-à-dire flexibles, de la planète. Du côté de leurs cousins crustacés, les données se font plus rares.
Que les crustacés possèdent significativement moins de neurones que les insectes – un cerveau d’écrevisse renferme grosso modo 90 000 neurones, contre plus d’un million chez l’abeille – pourrait prédire quelque difficulté en la matière. Mais en fait, non : les crustacés décapodes manifestent une belle sophistication cognitive et parviennent à intégrer un itinéraire ou à naviguer dans un lieu inconnu. D’où l’idée d’une équipe de chercheurs en biologie marine : prendre une douzaine de crabes enragés (c’est le nom de l’espèce, pas
