Le film Vampire…Vous avez dit vampire ? avait renouvelé le mythe au mitan des années 80. Cette petite merveille signée Tom Holland ressort en DVD.
Début 1986, le jeune collégien que je suis achète son premier magazine de cinéma consacré au fantastique. Il s’agit du titre éphémère Travelling entièrement dédié au festival d’Avoriaz. Parmi les sélectionnés, je rêve de découvrir Link (R. Franklin), House (S. Miner) ou encore Ré-animator (S. Gordon) et La Revanche de Freddy (J. Sholder).
Mais il y a également ce Vampire…Vous avez dit vampire ? qui me tente beaucoup et que je découvrirai quelques années plus tard en VHS.
L’épouvante classique
Dans mon souvenir, ce premier film de Tom Holland (qui frappera par la suite les cinéphiles en donnant naissance à la fameuse poupée tueuse Chucky avec Jeu d’enfant) était assez parodique et relevait autant de la comédie que du fantastique. A le revoir, c’est moins évident et c’est d’ailleurs plutôt une bonne chose: le film joue davantage sur le registre classique de l’épouvante que du clin d’œil ironique.
Bien sûr, Tom Holland sait qu’il s’inscrit dans une longue histoire et ne manque pas de faire de son héros Charley un amateur de films d’horreur qui regarde Les Cicatrices de Dracula à la télévision. Par ailleurs, pour l’aider dans la traque de son voisin vampire, il fera appel à l’animateur d’une émission d’épouvante dont le patronyme, Peter Vincent, renvoie aussi bien à Peter Cushing (l’acteur Roddy McDowall possède d’ailleurs un physique anguleux qui rappelle un peu celui du grand comédien britannique) qu’à Vincent Price. Mais si on excepte ces références, le film joue plutôt sur les codes du genre avec des vampires qui ne se reflètent pas dans les miroirs et qui craignent toujours les crucifix, la lumière du jour et les pieux dans le cœur.
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Le vampire va en boîte
Ce que recherche ici le metteur en scène, c’est à dépoussiérer un peu ce mythe. Le vampire n’est désormais plus un vieux noble isolé dans son château noyé dans la brume mais un bellâtre ténébreux portant un blouson de cuir (Chris Sarandon, qu’on reverra ensuite dans Princess Bride) et il fréquente volontiers les boîtes de nuit.
Vampire…vous avez dit vampire ? reste un film très marqué par l’esthétique des années 80 (lumières bleuâtres, ruelles sordides noyées dans les fumigènes…) et qui mêle une violence graphique plus prononcée à une petite touche d’érotisme suranné. Les effets-spéciaux tiennent plutôt bien le coup et restent assez impressionnants (notamment lorsqu’un adolescent victime du vampire, transformé en loup-garou, redevient lui-même). A sa façon, Tom Holland peut être considéré comme le précurseur de cette nouvelle vague de vampires qui fleurira en cette deuxième partie des années 80, que l’on songe à ceux de Joël Schumacher (Génération perdue) ou de Kathryn Bigelow (Aux frontières de l’aube), et qui offrira une vision romantique plus « adolescente » du mythe.
Trois heures de bonus
Si le film séduit encore, c’est qu’il y a une vraie croyance chez le cinéaste. Si Peter Vincent échoue dans un premier temps à neutraliser ses ennemis d’outre-tombe, c’est parce qu’il demeure un cabot qui ne croit pas à l’existence des vampires. Pour que le crucifix ait de l’effet, il faut que celui qui le porte ait une foi imparable en son geste. Il peut s’agir de la foi religieuse dans le cadre du récit mais, d’une manière plus générale, c’est surtout à la croyance dans l’imaginaire que se fie Tom Holland. Et si Vampire…vous avez dit vampire ? fonctionne, c’est parce que son auteur y croit, sans second degré roublard ou clins d’œil sarcastiques.
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Certains aspects ont sans doute pris quelques rides (la musique, par exemple), mais le film possède un charme qui va au-delà de la simple nostalgie…
Les fans de l’œuvre seront aux anges car Carlotta a mis les petits plats dans les grands en nous proposant pas moins de… 3 heures de bonus autour de ce film !
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