Jacques Carelman est mort. Certains d’entre vous n’ont sans doute pas oublié son merveilleux Catalogue d’objets introuvables, édité par André Balland en 1969 ( et réédité récemment au Cherche-Midi).
Tous les hommes meurent, paraît-il, mais on attend toujours des inventeurs d’objets improbables et de machines effarantes qu’ils trouvent le moyen de s’exonérer de cet impôt ultime. Les vrais loufoques nous aident à supporter le rude servage auquel nous soumet la Raison raisonnante unie à la grande coalition des imbéciles.
Que n’a-t-on déjà mis au point les funérailles simulées pour mort feinte et autre décès factice à l’usage des familles inexistantes et des proches inaccessibles !
Ajoutons en ultime post scriptum, que Jacques Carelman a dessiné une des plus célèbres affiches de Mai 68, et que son trait de génie fut dénaturé dès l’origine par quelques antifascistes trop zélés
Voici ce qu’il en disait à nos confrères de Marianne : J’ai dessiné cette affiche dans l’atelier de l’Ecole des Beaux-arts de Paris, après avoir vu des CRS réprimer une manifestation. Elle était destinée à être collée en nombre sur les murs. Contrairement à ce qu’on croit, sur l’original, il n’y avait pas «SS» sur le bouclier.«CRS SS», ça me gênait.
Le plus drôle c’est que les chevelus qui ont cru indispensable de rajouter « SS » à une image qui disait très bien ce qu’elle voulait dire sont sans doute aujourd’hui notaires ou préfets en retraite…
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !