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Enquête sur les voilées « made in France »

La République ne perd pas que des territoires ...


Enquête sur les voilées « made in France »
Table ronde organisée par l'association musulmane féministe Lallab : " Femmes musulmanes et éducation ", 29 mars 2019. (c) D.R.

Le voile est devenu l’étendard identitaire d’un nombre croissant de Françaises musulmanes. Alors que leurs aînées s’intégraient, ces jeunes bigotes aspirent à une vie communautaire affranchie des valeurs de la République. Enquête.


« Benoît Hamon ira au paradis, Allah le reconnaîtra ! » Ce propos émane d’esprits illuminés par la lecture rigoriste du Coran vivant de l’autre côté de la Méditerranée. On en rit, certes. Mais la rue arabe résume en une phrase la débâcle des élites françaises face à l’affirmation, de jour en jour plus manifeste, d’un islam revendicatif, insoluble dans la République. Cette anecdote, qui cache un phénomène grave, nous est racontée par la Franco-Marocaine Myriam Ibn Arabi, professeur de philosophie et cosignataire de la tribune « Le voile est sexiste et obscurantiste : l’appel de 100 musulman(e)s de France », publiée par Marianne fin octobre. À l’heure où l’opinion mondiale s’indigne du sort des Kurdes délaissés par les Occidentaux dans leur combat contre Daech, il est grand temps d’entendre nos concitoyens de culture et de religion musulmanes qui tentent de s’opposer – sans davantage de soutien que les Kurdes – à la progression de l’islam identitaire. Beaucoup ont fui des pays régis par les préceptes coraniques et savent reconnaître les agissements communautaristes sous le voile d’apparence inoffensif d’une accompagnatrice scolaire.

Le voile se banalise

Nul n’ignore plus désormais que, le 11 octobre, le député RN Julien Odoul a demandé à la présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté de faire retirer son voile à une dame qui accompagnait les enfants d’une école primaire, venus voir le fonctionnement d’une institution démocratique. Fatima E., qui a reçu de très nombreux soutiens, clame néanmoins que sa vie a été détruite. Une autre Fatima, psychiatre et psychanalyste d’origine maghrébine, ne tergiverse pas : « Quelqu’un dont la vie a été détruite n’a pas la force d’aller porter plainte ni de donner des interviews. » Tout comme Myriam (ou Marie, elle emplit les deux) Ibn Arabi, Fatima estime qu’il faut légiférer pour interdire le voile lors de sorties scolaires : « Sinon, les gens peuvent dire, et à raison, qu’ils respectent la loi ! » Selon Myriam Ibn Arabi, une nouvelle loi aurait deux avantages, rappeler qu’une sortie scolaire est une classe en dehors de l’école où la religion n’a pas sa place, et offrir un peu de confort aux enseignants. Grégoire, jeune professeur d’histoire-géographie dans un lycée du XVIIe arrondissement de Paris, ajoute un autre objectif : empêcher que le voile ne se banalise. Ses élèves viennent aussi bien de familles bourgeoises de la capitale que de celles, issues de l’immigration, qui vivent de l’autre côté du périphérique. « Si je leur tenais le même propos que Blanquer, je me ferais huer en classe ! », dit-il, encore


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Novembre 2019 - Causeur #73

Article extrait du Magazine Causeur




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Paulina Dalmayer est journaliste et travaille dans l'édition.

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