Le cliché de la mère voilée assistant à une réunion du Conseil régional est d’une symbolique puissante
Rappelons que dans ces circonstances, le port du voile était autorisé légalement. A Dijon la mère prise à partie n’aurait pas du se voir stigmatisée comme elle le fut. C’est un fait, que cela plaise ou non. Aujourd’hui le résultat de cette maladroite intervention est certainement inverse de ce qu’aurait souhaité le conseiller RN. La jeune femme a témoigné, on voit partout la photo de cette personne, belle comme une madone, portant son enfant qui pleure sur son épaule. Un cliché d’une symbolique puissante. Une photo forcément touchante et qui ne manquera pas d’être instrumentalisée dans le débat sur « l’islamophobie ».
🔴 [RT]Au nom de nos principes républicains et laïcs, j’ai demandé à @MarieGuiteDufay de faire enlever le voile islamique d’une accompagnatrice scolaire présente dans l’hémicycle. Après l’assassinat de nos 4 policiers, nous ne pouvons pas tolérer cette provocation communautariste pic.twitter.com/3WzqDEC3nn
— Julien Odoul (@JulienOdoul) October 11, 2019
Nous ne savons pas qui est cette dame, et donc quel sens il faut donner à sa démarche. Provocation ? Bonne foi ?
Une provocatrice?
Ce qui est évident c’est que la loi doit être respectée et que si nous pensons qu’elle ne convient plus, il faut la changer. Mais cet entre-deux permanent, « oui la loi autorise le voile mais au nom de la laïcité… », cette balance continue entre le « légal » et le « souhaitable », tout ceci est ridicule et à la source même de toutes les frustrations et de toutes les incompréhensions.
Notre entretien: Julien Odoul: «Une accompagnatrice scolaire voilée, ce n’est pas la République»
Il faut cesser de toujours regarder les choses par le même petit bout de lorgnette : les migrants nous envahissent, les sans-papiers ne partent pas, les professeurs passent plus de temps à faire de la discipline qu’à enseigner, des territoires entiers échappent à la loi républicaine…
C’est à la République de se reprendre, les islamistes sont dans leur rôle…
Tout ceci est vrai mais tout ceci est au premier chef imputable à la République elle-même. Si nous sommes incapables de faire régner l’ordre dans nos classes, si nous sommes incapables de transmettre nos valeurs et notre culture à nos enfants comme à ceux qui viennent vivre chez nous, si nous sommes incapables de raccompagner illico presto à la frontière les déboutés et les sans-papiers et préférons les laisser croupir dans des camps improvisés, foyers de délinquance et d’insalubrité, si par là-même nous ne sommes plus capables d’offrir un véritable asile à ceux qui en ont besoin, si nous n’osons plus faire régner la loi républicaine sur tout le territoire, nous ne devons nous en prendre qu’à nous-mêmes. Tout ceci est la responsabilité de la République.
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Si, par exemple, les incivilités se multiplient n’est-ce pas d’abord et avant tout parce que le civisme est une vertu depuis longtemps dévalorisée, voire ignorée, chez nous. Entre les gendarmes et les voleurs notre pays préfère les voleurs. La photo de Chirac sautant la barrière du métro c’est tout un symbole tellement typique d’un certain esprit français. La Marseillaise, même si ça change un peu (grâce au foot peut-être), a toujours été considérée comme ringarde par beaucoup d’esprits forts, l’armée comme un instrument d’impérialisme, la police comme une force de répression au service du pouvoir…
Incivisme français
En France on se doit de signaler aux automobilistes que l’on croise qu’ils vont croiser un radar ou des « flics », radars d’ailleurs systématiquement détruits par les mécontents de tous poils. L’occupation nazie et le comportement honteux des délateurs anonymes nous ont tellement marqués qu’aujourd’hui il est impensable de même envisager de signaler, ou de faire « remonter » un comportement inquiétant de la part de tel ou tel. On a vu le résultat tragique de cette absence de vigilance ces derniers jours dans les rangs de la police. Et, même après ce drame, un responsable de sécurité d’une université (Cergy) qui ose suggérer de signaler des comportements pouvant induire une quelconque radicalisation provoque immédiatement tollé et indignation.
Nous ne voulons pas de discipline, nous ne voulons pas de répression, quand nous faisons des lois nous n’osons pas les faire respecter dès que cela risque de faire des vagues. La république est peureuse comme si elle craignait en permanence un risque de guerre civile.
Mais n’est-ce pas cette faiblesse même qui crée ce risque ?
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