Accueil Économie Il est possible et il est temps de revenir sur l’erreur de la vente de la branche énergie d’Alstom

Il est possible et il est temps de revenir sur l’erreur de la vente de la branche énergie d’Alstom

Le Président Macron peut réparer son erreur


Il est possible et il est temps de revenir sur l’erreur de la vente de la branche énergie d’Alstom
Site Alstom à Belfort Photo : SEBASTIEN BOZON / AFP

Tribune


Tous les Français le savent, Alstom énergie, un des leaders mondiaux dans les infrastructures de production d’électricité a été racheté en 2015 par l’américain General Electric, entreprise aujourd’hui en difficulté financière.

Alstom énergie a été construite par la commande publique et fait partie du patrimoine industriel des Français

Alstom énergie est une entreprise stratégique produisant notamment les turbines Arabelle des centrales nucléaires françaises, les turbines du porte-avion Charles de Gaulle et d’autres navires militaires français, des turbines pour les centrales thermiques, hydrauliques ainsi que de nombreux produits de production et de distribution d’électricité. Cette entreprise a été construite par la commande publique et fait partie du patrimoine industriel des Français. Lorsqu’elle a été rachetée, Alstom mettait un pied dans les énergies renouvelables avec la mise au point et la fabrication d’éoliennes. Le secteur de l’énergie est un domaine stratégique pour tous les pays, d’autant plus depuis que la transition énergétique est devenue un enjeu mondial. 

Il est inconcevable que le bon fonctionnement, la sécurité de nos centrales nucléaires et la propulsion du porte avion Charles de Gaulle dépendent du bon vouloir d’une entreprise étrangère. L’autorisation de cession de cette entreprise à l’américain General Electric, le 5 Novembre 2014, a été une erreur du ministre de l’économie de l’époque, Emmanuel Macron. Le président Macron peut aujourd’hui réparer cette erreur.

Une chance pour retrouver tout ou partie de notre souveraineté énergétique !

General Electric, étant en difficulté financière et souhaitant recentrer ses activités dans l’énergie sur les turbines à gaz, est naturellement vendeur de la partie nucléaire voire d’une partie plus importante des activités d’Alstom qui lui rapporteraient l’argent nécessaire à sa bonne marche. L’Etat français dispose d’une « Golden Share » qui donne un droit de regard en cas de vente de la partie nucléaire d’Alstom. Au surplus, l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg a déclaré devant le Sénat que les circonstances de la vente d’Alstom énergie constituent un vice de consentement (pressions judiciaires américaines intentionnelles sur de hauts cadres d’Alstom); nous avons l’appareil juridique pour l’annuler. Nous disposons donc de l’ultime arme de négociation pour la reconquête de tout ou partie de notre souveraineté énergétique.

L’ancien numéro 3 d’Alstom, Frédéric Pierucci, s’est assuré de disposer de suffisamment de capitaux majoritairement français pour racheter la partie nucléaire d’Alstom. Il y a donc au moins un repreneur privé français pour cette activité stratégique. Et s’il y en d’autres, tant mieux et que le meilleur gagne. Emmanuel Macron a donc toutes les cartes en main pour racheter au minimum la partie nucléaire d’Alstom. Il aura ensuite le choix de la conserver dans le domaine public avec l’appui de la CDC et de la BPI ou de la revendre à une entreprise privée française. 

Personne ne peut penser que le président français gâche une telle occasion de préserver des emplois, des savoir-faire français, des technologies de pointe et la sécurité nationale de notre pays. La dépendance en matière militaire ou énergétique serait une trop grande faiblesse pour la France.

Signataires :
Jacques Sapir économiste et directeur d’études à l’EHESS,
Olivier Berruyer journaliste Les crises.fr,
Jean-Luc Gréau économiste et ancien conseiller du Medef,
Claude Rochet économiste et haut fonctionnaire,
Jean-Claude Werrebrouck économiste et ancien professeur à l’Université de Lille 2,
Philippe Murer économiste,
Roland Hureaux essayiste,
Henri Temple co-fondateur puis directeur du Centre de droit économique du marché (Université de Montpellier), expert international, philosophe,
Gérard Lafay économiste et professeur émerite à l’Université de Paris 2,
Guillaume Bigot politologue et essayiste, directeur général du groupe IPAG Business School,
Hélène Nouaille Directrice de la rédaction chez La lettre de léosthène et spécialiste de géopolitique,
Bertrand Renouvin essayiste et président de la NAR,
Jean-Pierre Gérard, économiste, industriel et ancien membre du Conseil de Politique Monétaire de la Banque de France

 

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économiste, spécialiste de la Russie.

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