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Les romantismes français et allemands se complètent l’un l’autre

Un axe Paris-Berlin à explorer (rapidement) au Petit Palais et au Musée de la Vie romantique


Les romantismes français et allemands se complètent l’un l’autre
Jeune fille au portrait (détail), Edouard Dubufe, vers 1840. Photo : Musée des Arts décoratifs / MAD

Le Petit Palais et le musée de la Vie romantique retracent l’histoire française du romantisme. Né en Allemagne dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, ce courant artistique teinté de mystique a irrigué les deux rives du Rhin de Kleist à Nerval.


Deux expositions nous rappellent que le romantisme, pressenti tôt en Angleterre, né en Allemagne dans le dernier tiers du xviiie siècle, connut en France une vigueur nouvelle et un prestige durable. Il franchit rapidement toutes les frontières, alors que se propageait un sentiment redoutable et puissant, le nationalisme. Certes, le romantisme allemand, antérieur, diffère, par des variations importantes, de son homologue français, mais des liens secrets les unissent

Trois étapes d’un voyage en romantisme

Le Petit Palais présente pour la première fois en France 140 dessins provenant de la collection des musées de Weimar (Allemagne), choisis par Goethe pour le grand-duc de Saxe-Weimar-Eisenach ainsi que pour sa collection personnelle. Le spectacle de ces paysages « héroïques », de ces visions fulgurantes, de ces tourments de l’âme saisis par Caspar Friedrich et Johann Füssli, Wilhelm von Schadow, Philipp Runge, Karl Friedrich Schinkel, Asmus Jacob Carstens, parmi d’autres, est grandiose : en effet, il s’agit bien de « l’âge d’or du dessin germanique de 1780 à 1850 ». Nous garantissons un éblouissement graphique.

Jeune fille au portrait, Edouard Dubufe, vers 1840. Photo : Musée des Arts décoratifs / MAD
Jeune fille au portrait, Edouard Dubufe, vers 1840. Photo : Musée des Arts décoratifs / MAD

 

Dans le même temps, le Petit Palais, cette fois associé au musée de la Vie romantique, avec le concours du musée Carnavalet-Histoire de Paris, présente « Paris romantique 1815-1848 : les salons littéraires ». Au Petit Palais, le grand spectacle de la capitale, de ses rues, de ses cafés, de ses lieux de rencontre ou de divertissement : les Grands Boulevards, Notre-Dame, que « Totor » Hugo peuplera bientôt de créatures inoubliables ; le Palais-Royal où le commerce est florissant, et où les maris se montrent plus fidèles aux dames de petite vertu qu’à leurs épouses. Les Tuileries, leur magnifique jardin, où déambule tristement le beau Lucien, présentement Chardon et point encore de Rubempré. Depuis la terrasse des Feuillants, Lucien observe les jolies Parisiennes et leurs prétendants, tous vêtus à la dernière mode. Il se navre, alors, de ses vêtements, de sa silhouette comme engoncée dans un sac de mauvaise étoffe : « J’ai l’air du fils d’un apothicaire, d’un vrai courtaud de boutique ! se dit-il à lui-même avec rage en voyant passer les gracieux, les coquets, les élégants jeunes gens des familles du faubourg Saint-Germain, qui tous avaient une manière à eux qui les rendait tous semblables par la finesse des contours, par la noblesse de la tenue, par l’air du visage. » (Honoré de Balzac, Illusions perdues) Voici encore un lotissement de récent aménagement,


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Été 2019 - Causeur #70

Article extrait du Magazine Causeur




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Né à Paris, il n’est pas pressé d’y mourir, mais se livre tout de même à des repérages dans les cimetières (sa préférence va à Charonne). Feint souvent de comprendre, mais n’en tire aucune conclusion. Par ailleurs éditeur-paquageur, traducteur, auteur, amateur, élémenteur.

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