La totalité des dirigeants socialistes l’a dit et redit depuis le meeting de Villepinte, le président-candidat-sortant, enfin Nicolas Sarkozy quoi, n’en est pas à une contradiction près. Le même qui vendredi encore pourrissait Hollande pour s’être abstenu sur le Mécanisme Européen de Solidarité, et de vouloir renégocier ce traité non encore ratifié, se propose dimanche de dénoncer les traités actuellement en vigueur, notamment en se retirant si besoin était unilatéralement de l’Espace Schengen.
Mais tel la gauche et le cœur autrefois, la droite n’a pas le monopole des contradictions. Il en va notamment ainsi du fameux « Buy European Act » aussitôt annoncé et aussitôt dénoncé à gauche, comme par exemple dans les colonnes de Libération, qui fait figure depuis six mois d’organe central du parti hollandiste. « Ce genre de clause a surtout pour conséquence d’accroître le coût de production des infrastructures publiques, sans grand effet positif pour l’emploi. La reconstruction d’un pont entre San Francisco et Oakland risquait ainsi de coûter 400 millions de dollars de plus aux autorités californiennes pour satisfaire la contrainte de n’utiliser que de l’acier fabriqué aux USA; c’est autant d’argent qui n’aurait pas pu être dépensé pour d’autres projets, susceptibles de créer plus d’emplois que la production d’acier, très intensive en capital.» Hou la la, on en a peur d’avance, Sarko va ruiner le pays rien que pour assouvir les pulsions protectionnistes de la France moisie.
Bref comme le dit si bien François Hollande, le sortant se sert de l’Europe comme d’un « bouc émissaire » pour masquer son bilan et la vacuité de son programme.
Mais si c’est si nul, ce que propose Sarko, pourquoi Henri Weber et Jean-Christophe Cambadelis ne cessent de twitter depuis hier 15h que ce « Buy European Act », c ‘est le PS qui l’a préconisé en premier?
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