Lavé de tout soupçon de collusion avec la Russie par le rapport Mueller, le président Trump a mis ses adversaires KO. Certains médias se sont même confondus en excuses…
Certains médias américains font leur mea culpa après l’effondrement de l’accusation de collusion entre le président Trump et le pouvoir russe. Une journaliste d’investigation réputée, Sharyl Attkisson (The Hill) a ouvert la voie : « Peu importe que nous soyons un partisan ou un opposant au président Trump (…) nous, dans les médias, avons permis à des accusations non prouvées ou fausses de dominer le paysage pendant deux ans, d’une manière extrêmement déséquilibrée. (…) Nous avons considéré ce qu’il disait pour sa propre défense comme devant être disqualifié simplement parce qu’il le disait (…) nous avons très mal traqué l’origine des fausses informations, échoué à peser raisonnablement les motivations des sources anonymes et de ceux qui prétendaient détenir une preuve secrète de la ‘trahison’ de Trump (…) nous avons relayé une quantité énorme d’informations fausses, toujours au détriment de Trump. »
La défaite des médias
Ainsi donc les enquêtes du procureur Mueller et celle du FBI sur la collusion imaginée de Donald Trump avec la Russie pendant sa campagne électorale ne débouchent sur rien. Rien ? Si : probablement sa courte défaite à la Chambre des représentants lors du scrutin de mi-mandat, compensée il est vrai par sa large victoire au Sénat. Peu de journalistes confessent leur erreur ou, quand ils le font, c’est en alimentant une nouvelle suspicion. Le Huffington post note bien que Donald Trump est lavé de ce soupçon mais pour en soulever un autre : « Si le texte conclut effectivement à l’absence de preuve sur une collusion entre son équipe et Moscou en 2016, il laisse, quelques lignes plus loin, la porte ouverte à un autre chef d’accusation: celui d’obstruction à la justice. » Mais si Donald Trump est innocent pourquoi aurait-il tenté d’influencer les juges ? Le clan Clinton, semble-t-il encore shooté à son propre complotisme, rêverait-t-il toujours de le faire destituer ? Il faudrait pour cela que le New York Times, le Washington Post et CNN, devenus peu à peu quasi hystériques, retrouvent une certaine crédibilité dans l’opinion, ce qui n’est pas pour demain.
Les victoires de Trump
En réalité, quel que soit son côté atypique, voire irritant, Donald Trump est en avance sur la pensée unique endoctrinée et calcifiée de son pays. Comme celle de l’Europe bruxelloïde. Sa politique internationale interpelle : il avait annoncé pendant la campagne présidentielle sa volonté de travailler avec la Russie, de défendre les Etats-Unis contre la Chine et, plus généralement, contre les effets du multilatéralisme qui impose des règles rigides, souvent néfastes, auxquelles il faudrait se soumettre sans que son pays puisse s’y opposer. Il a rapidement mis fin au Traité transpacifique, a renégocié l’ALENA (NAFTA) avec le Canada et le Mexique, surtaxé les produits « dumpés » ou déloyaux de Corée et de Chine et mis la pression sur cette dernière, sommée de devenir loyale.
Voici aussi que Daech serait éradiqué en Syrie, et que le Congrès (y compris les Démocrates ) valide – grâce à l’état d’urgence – l’idée de prolonger le mur à la frontière du Mexique (déjà construit par G.W. Bush et B. Obama) afin de contrôler l’immigration illégale de masse et les trafics criminels. La cote de popularité de Donald Trump est toujours aussi haute et l’économie se porte bien.
L’Europe peut en tirer des leçons…
Quelles leçons la France devrait-elle en tirer ? D’abord que les nations ne veulent plus que les décisions qui brisent leurs existences soient prises dans des technostructures internationales aveugles par des non-élus. Et sur le plan économique, qu’il faut suivre le brise-glace Trump qui disloque la banquise de l’OMC et de la mondialisation sauvage et irrationnelle. D’ailleurs, en Europe, les répliques de cette forte aspiration démocratique se voient au Royaume-Uni (Brexit), en Italie, en France (gilets jaunes), en Europe centrale (le groupe de Višegrad) : le puissant besoin des peuples de liberté, d’harmonie culturelle et de justice.
Mais l’Italie semble commettre une erreur (sauf si c’est une « combinazione » pour faire réagir l’Allemagne et la France) en acceptant de se prêter au projet chinois d’une route dite « de la soie » qui pourrait être dévastatrice pour nos emplois et pour le climat (allô, les écolos ?).
…ou prendre une leçon
On assiste à un vaste bluff mondial : la Russie feint de se rapprocher de la Chine (qu’elle n’aime pas) car les Etats-Unis d’Obama l’ont rejetée et ont incité l’Union européenne (UE) à prononcer des sanctions contre elle, sanctions qui pénalisent surtout les Européens. La Chine tente, elle, de se prouver à elle-même et aux Américains que s’ils lui ferment la porte elle déversera sa puissance sur l’Europe. Et donc qu’elle n’est pas en position de faiblesse, alors que les Etats-Unis menacent l’UE de sanctions, tout en proposant des relations privilégiées au Royaume-Uni.
Le dindon de la farce sera-t-il l’Europe continentale ? C’est bien parti pour. A moins que le 27 mai au matin le Parlement européen ne soit complètement chamboulé. Ce qui ne pourra se produire que si les partis qui se réclament de la démocratie, du patriotisme et du souverainisme (de droite et de gauche) démontrent leur sincérité en coordonnant leurs actions et en s’unissant. Sinon, il manquera 1 % ici ou 4 % là.
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