Dans Le Livre des indésirés: une histoire des Arabes en France, Antoine Menusier se penche sur les difficultés de l’intégration. Avec une empathie palpable, il fait parler ces enfants d’immigrés dont certains ont choisi la République et d’autres la voie d’un islam séparatiste.
On pourrait dire qu’il est dense, évoquer l’ambition encyclopédique qu’il n’est pas loin d’atteindre. Mais l’ouvrage d’Antoine Menusier, Le Livre des indésirés : une histoire des Arabes en France (Cerf, 2019), est d’abord une affaire passionnelle, témoignant de l’emprise que son sujet exerce sur l’auteur, comme sur nombre de journalistes, intellectuels, militants associatifs ou citoyens lambda préoccupés par ce qu’on appelle pudiquement « événements » quand il s’agit d’évoquer, à intervalles de plus en plus réguliers, émeutes de banlieues, bavures policières, agressions intercommunautaires ou prêches particulièrement virulents de prédicateurs islamistes dont un large public aura eu connaissance. « Je me suis intéressé à cette histoire, précisément parce qu’elle est obsédante et toujours devant nous comme un secret de famille ou la goutte qui pend au nez », lit-on dans l’avant-propos de l’épais volume.
« « Arabes », un terme chargé d’affect »
Ce n’est pas la quête des origines qui a conduit Antoine Menusier, un Blanc, Français de souche, ayant grandi, étudié et travaillé en Suisse – qu’on nous pardonne cette présentation ethnicisée –, à
