En vogue dans les pays anglo-saxons, le féminisme « prosexe » s’élève contre l’esprit puritain de #MeToo mais politise nos alcôves et idolâtre la vulve…
Si les années 1950 nous ont infligé les manuels de la parfaite épouse ménagère à la Nadine de Rothschild, la mode est aujourd’hui au féminisme prosexe. En un mot, faire de vous une parfaite baiseuse. En réaction au puritanisme du mouvement #metoo, tout un pan du féminisme promet l’avènement de « la révolution du plaisir, la sexualité que veulent vraiment les femmes », selon les mots du quotidien britannique The Guardian.
« Le plaisir de la femme est devenu politiquement important »
Comme le décrète Stéphanie Theobald, auteur du best-seller, Sex Drive : on the Road to a Pleasure Revolution (« Sur la route de la révolution du plaisir ») : « En cette période post metoo, alors que le sexe est présenté comme immoral, dangereux et même potentiellement illégal, que le plaisir de la femme est devenu politiquement important, la colère ne nous mènera nulle part. » Mince, nos alcôves sont politiques ! Ces sympathiques hédonistes reprennent quelques vieilles lunes des seventies pour retrouver le chemin du plaisir : yoga tantrique, cours de masturbation, j’en passe et pas forcément des meilleures…
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Revers de la médaille, quand tout devient politique, le langage doit être contrôlé, normé, agréé. Ainsi, les zélotes du « positive sex » proscrivent l’usage du mot vagin, coupable de négliger « le clitoris, l’organe sexuel le plus important pour la femme », serine Theobald. On parlera donc de vulve. D’ailleurs, Stéphanie Theobald sillonne Londres au volant d’une « Vulvamobile », Ford Mustang jaune affublée d’un clito géant sur le toit. Comble du bon goût, une vulve géante a été installée au festival de musique Shambhala (Northamptonshire). Les mâles qui s’y aventurent sont cordialement invités à y repérer manu militari le clitoris, rebaptisé pour l’occasion « glitoris ».
« Je ne pourrais jamais être méchante envers un non-Blanc »
Mais le féminisme prosexe met aussi la main au panier. Une certaine Reba Maybury, dite « maîtresse Rebecca », renouvelle les techniques du militantisme. Sadique assumée, elle humilie les masochistes droitards par son verbe chargé de « concepts d’humiliation ». Maîtresse Rebecca met à nu ses victimes en leur faisant comprendre que le capitalisme guide leurs désirs. Seule limite à sa domination : la couleur de peau. « Je ne pourrais jamais être méchante envers un non-Blanc, parce que le monde est dirigé par les hommes blancs », confesse la domina. Fin du game.
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