Dans son film-documentaire de plus de huit heures, le réalisateur Wang Bing plonge dans l’enfer de la mémoire des survivants de l’épuration maoïste. Fuyant le sensationnel, il privilégie le témoignage plutôt que le jugement.
Chine communiste, fin des années 50 : le camarade Mao dans son incommensurable sagesse politique déclenche une vaste opération d’épuration destinée à purger le pays de ses éléments droitiers. Des milliers de pauvres bougres révolutionnaires de la première heure, trompés par un premier discours qui les avait incités à dire ce qu’ils pensaient vraiment du régime, sont envoyés dans des camps dits de rééducation tels ceux de Mingshui ou Jiabiangou. Soit le début de la fin pour la majorité d’entre eux en raison de conditions de vie ou plutôt de survie quotidienne au-delà de l’imaginable. Ce n’est pas la première fois que le très talentueux cinéaste chinois Wang Bing s’intéresse
