Jusqu’ici, la Révolution française n’avait pas été gâtée par le cinéma. Oui mais ça, c’était avant. Avant Pierre Schoeller et Le Peuple et son roi.
On pouvait légitimement être inquiet. S’il est bien un événement de notre histoire nationale que le cinéma français et étranger a plutôt maltraité depuis 1895, ce sont bien la Révolution française et ses différentes étapes. Entre un Renoir dont le projet très à gauche, puisque financé par la CGT et le PCF, aboutit finalement à un film sans grande saveur (La Marseillaise) et un Guitry dont le compteur anecdotique reste symboliquement bloqué sur la royauté et son lieu d’exercice (Si Versailles m’était conté), entre le ci-devant Philippe de Broca, qui fait coup double avec une comédie réac, mais plaisante à suivre (Les Mariés de l’An II), et un gros gâteau vendéen assez ridicule (Chouans !), et l’ex-camarade polonais Wajda, qui ne mesure pas bien le mal qu’il fait à Walesa en le comparant de facto au corrompu Danton face à Robespierre (Danton) – et dont le parallèle avec Jaruzelski ne tient en définitive qu’à travers le recours à des lunettes qui font écran, cerclées pour le premier et fumées pour le second –, on
