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Non, la « PMA pour toutes » ne fait pas consensus

Le Comité d'éthique s'est prononcé en faveur de son extension à toutes les femmes


Non, la « PMA pour toutes » ne fait pas consensus
A gauche, la marche pour la vie 2017 ; à droite, l'opposition à la marche pour la vie 2018

Dans son avis sur la révision de la loi de bioéthique, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’est prononcé pour l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires. Sans ignorer que le sujet ne fait pas l’unanimité.


Il faut mettre un cran d’arrêt dans le jeu du papa et de la maman, du docteur, du juge et du président. Cesser de jouer avec les plus « fragiles » : ceux qui imaginent qu’on fait ses enfants sans union voire amour (si affinités) avec quelqu’un du sexe opposé. Si la pratique existe, ce n’est pas une raison pour la légaliser.

PMA pour toutes et pas toutes pour la PMA

Relisons plutôt le programme du président Macron. On voit son programme économique libéral. Au chapitre égalité entre hommes et femmes, est écrit ce que concrétise Marlène Schiappa. A aucun moment, en revanche, n’est inscrite « la PMA pour toutes ». La PMA n’est donc qu’une proposition de campagne du candidat Macron faite au magazine Têtu sous condition : le consensus des Français. Et s’il est une promesse du candidat Macron, c’est de ne pas passer en force sur le sujet. D’où la tenue d’états généraux de la bioéthique. Peu importe politiquement le choix personnel du président : il n’a aucune valeur contraignante. Quant au « consensus », il est loin d’être au rendez-vous, comme le montre le rapport des états généraux de la bioéthique remis au Comité consultatif national d’Ethique (CCNE) sur le sujet. Que ce conseil s’asseye dessus sans le lire, c’est son affaire. L’important est qu’il ait reconnu lui-même l’absence de «consensus».

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Hier, rue de Bellechasse, La Manif pour tous a réagi, solennellement, par la voix de sa présidente Madame de la Rochère, au mépris du CCNE envers la volonté générale. Prenant à témoin ses fidèles, elle a tendu, à bout de bras, une enveloppe : puisque le CCNE, a-t-elle martelé, n’a pas lu le rapport des états généraux de la bioéthique, elle lui en donne un compte-rendu. Compte-rendu qu’elle a porté elle-même au Premier ministre.

Macron et le risque de la division

Après cela, si le président Macron, par sa volonté propre, décide de mettre la PMA pour toutes à l’ordre du jour (ainsi que la PMA post mortem, tant qu’à faire),et cela, contrairement à sa promesse, oui, La Manif pour tous est prête, a dit Madame de la Rochère, à descendre dans la rue. La détermination des fidèles, cartons rouges aux mains, était au rendez-vous comme il y a cinq ans tandis que résonnait l’hymne : « Non, je ne lâcherai rien. »

Inutile que journaux et médias en jettent plein la vue avec « l’avis favorable des Sages du CCNE ». Le CCNE n’est pas l’expression de la volonté générale. Ce n’est qu’un conseil consultatif, en l’occurrence la courroie de transmission du pouvoir politique. Quant au Conseil d’Etat, brandi comme une autorité qui ferait loi, il n’a aucune compétence en la matière. Pas plus que le Conseil constitutionnel.

Une porte de sortie s’ouvre donc pour le gouvernement. Outre la menace sur la paix civile, avec des manifestations à venir, toujours gênantes, « la PMA pour toutes » n’a jamais été inscrite dans le programme politique du président Macron, assez prudent pour ne pas l’avoir fait. Ce qui explique le silence qu’il devra rompre, quitte à perdre, ici, quelques électeurs qu’il gagnera là. C’est évidemment pour cela que les fans de la PMA pour toutes crient si fort.

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Marie-Hélène Verdier est agrégée de Lettres classiques et a enseigné au lycée Louis-le-Grand, à Paris. Poète, écrivain et chroniqueuse, elle est l'auteur de l'essai "La guerre au français" publié au Cerf.

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