Au début de l’été, les images d’enfants séparés de leurs parents migrants latinos ont indigné l’opinion américaine et mondiale. Depuis, les médias s’intéressent à la trajectoire des centaines de milliers d’émigrés illégaux qui traversent chaque année la frontière américano-mexicaine, non sans fustiger Donald Trump pour ses propos inflammables : « Nous avons besoin de frontières. Nous avons besoin de sécurité. Nous devons prendre soin de nos gens. Regardez la mort et la destruction causées par des gens entrant dans ce pays sans suivre les règles. »
Criminel ne signifie pas forcément meurtrier
Avec la subtilité qui le caractérise, le président américain a tendance à amalgamer immigrés clandestins et criminels. Osons poser la question interdite : a-t-il vraiment tort ? Selon le Département américain de la sécurité intérieure, seuls 2.74% des 310 531 migrants illégaux ayant traversé la frontière sud des USA l’an dernier, avaient commis un crime. Ce qui fait tout de même 8531 criminels, une paille aux yeux des citoyens américains !
Mais criminel ne signifie pas forcément meurtrier ou assassin. Il n’y a guère eu que trois clandestins coupables d’homicide en 2017. La très grande majorité des migrants fichés comme des criminels ont commis un ou plusieurs des délits suivants : possession de drogue, conduite avec les facultés affaiblies, violence conjugale, agression à main armée, vol. Ils ne viennent donc pas semer la « mort »…
L’armée mexicaine des sud-Américains
Il est une autre idée reçue sur les migrants sud-américains. Beaucoup les croient systématiquement mexicains, ce qui n’est aujourd’hui le cas que de 50% d’entre eux – contre 98% en l’an 2000… Il faut bien admettre que les Honduriens, Salvadoriens et autres Guatémaltèques ne bénéficient pas de l’embellie économique mexicaine. Malgré les 4% de croissance du Mexique, ce n’est pas (encore) le Pérou !
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