Fils d’une Algérienne musulmane et d’un Français catholique, David Duquesne a prématurément pris conscience du nouvel antisémitisme. Pas toujours facile de porter un prénom « juif » devant ses cousins du bled…
Pour moi, le « nouvel » antisémitisme est une vieille affaire de famille. Je me prénomme David, rien de bien original pour une personne née au début des années 1970, c’était un prénom en vogue. Ma mère est une fille d’immigrés musulmans originaires d’Algérie. Jeune femme éprise de libertés, elle s’est très vite affranchie des pesanteurs de sa religion, avant d’apostasier et de se marier avec un jeune homme rencontré sur son lieu de travail. Je suis le premier enfant de cette union et mon prénom a été une source de gêne pour ma famille maternelle.
« Tu ne veux pas t’appeler Malik, c’est beau Malik, non ? »
Lorsque j’étais bébé, ma grand-mère prise au dépourvue par l’insistance de ses copines musulmanes à connaître mon prénom, m’en inventa un autre, arabe, devant ma mère décontenancée ! Plus tard, la sœur aînée de maman me supplia de changer ce prénom : « David, c’est juif ! Tu vas avoir des problèmes

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