Le libre-échange généralisé a été une catastrophe pour nos économies. Mais, quelles que soient les velléités protectionnistes de Donald Trump, revenir sur ce dogme aura un prix.
Vingt-quatre ans après la signature des accords de l’OMC[tooltips content= »Accords de Genève de décembre 1993, signés à Marrakech en avril 1994. »]1[/tooltips], la propagande en faveur du libre-échange bat son plein. C’est que le projet bat de l’aile sous les coups redoublés que lui porte l’improbable Donald Trump, qui a annoncé l’instauration de droits de douane ou de quotas d’importation visant pour l’essentiel l’acier, l’aluminium et les produits électroniques grand public. La Chine, elle, menace de représailles sur les importations de soja, d’avions de ligne et d’automobiles de provenance américaine.
L’Amérique a tué le fils
Le plus déconcertant est que la tentation protectionniste ait saisi le pays qui, avec la Grande-Bretagne, avait porté la globalisation sur les fonds baptismaux. L’économie américaine reste l’une des plus productives du monde ! Elle ne souffre ni d’un déficit entrepreneurial ni d’une paresse de sa main-d’œuvre. Sa recherche bénéficie d’un apport continuel de matière grise depuis l’étranger. Ses exportations sont au premier rang dans le secteur des armes, de l’aéronautique civile, des biens de divertissement, des produits agricoles et alimentaires. Elle n’a pas les mêmes besoins que l’Europe d’importer des matières premières et elle est devenue exportatrice de gaz de schiste !
Dans ces conditions, pourquoi les États-Unis renoncent-ils au dogme libre-échangiste ? La réponse tient en trois chiffres : 800, 530 et 375
