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Etudiants de Nantes : la grève du 1%


Etudiants de Nantes : la grève du 1%
Manifestation contre la sélection à l'université, Nantes,avril 2018. SIPA. 00852725_000011

Violence dans les rues et calme dans les amphithéâtres, la mobilisation nantaise est forte en images, mais pauvre en troupes.


Toutes les conditions étaient réunies pour que les luttes convergent à Nantes. Le mouvement de contestation étudiante a démarré alors que l’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes n’était pas achevée. Par ailleurs, les occupations de locaux universitaires en faveur des sans-papiers ont démarré ici dès novembre 2017, à l’initiative de l’UNEF et du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Ces initiatives ont été largement relayées par les sites d’information alternatifs nés du combat pour la ZAD, Indymedia Nantes et Nantes révoltée. Ultime élément favorable, la sympathie de certains universitaires pour le mouvement de contestation. Le 6 mai 2016, un collectif de « sociologues atterrés » a publié une lettre ouverte incendiaire, à la suite d’un papier de Ouest-France considéré comme inadmissible. L’article en question se contentait pourtant de constater l’évidence : les manifestations de jeunes sont plus souvent organisées par des mouvements d’extrême gauche que totalement spontanées.

À peine 1 % d’étudiants mobilisés

En dépit de ces circonstances favorables, on ne peut pas dire que le feu ait tourné au brasier. D’assemblée générale en sit-in, la mobilisation tourne autour de 500 personnes, soit 1 % seulement des 56 585 étudiants nantais. « J’irais bien aux manifestations, commente candidement Solenn, élève en hypokhâgne, mais j’ai trop de travail. » Les tentatives pour créer une convergence avec le reste du mouvement social se sont limitées à des invitations croisées en assemblée générale, quelques cheminots allant chez les étudiants et inversement. En réalité, les facs nantaises sont plutôt calmes.

On ne peut en dire autant des manifestations. Le 19 avril, Françoise Verchère, opposante historique à l’aéroport, a annoncé son retrait des débats, écœurée par les débordements. Évoquant « certains radicaux » avec qui elle « défie quiconque de passer une après-midi », l’élue Front de gauche s’inquiète. « L’idée de convergence des luttes, voire de Grand Soir, plane évidemment, la violence augmente chaque jour… Un immense gâchis. » Mais un gâchis qui ne concerne les étudiants qu’à la marge.

Causeur #57 - Mai 2018

Article extrait du Magazine Causeur




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