Le Made in France, notre glorieuse industrie et notre commerce extérieur viennent de se trouver une nouvelle représentante flamboyante. Ne cherchez pas une ingénieur géniale de chez Airbus, un grand chef étoilé, une chercheuse en physique nucléaire ou la patronne d’une aciérie qui résiste au dumping social. Non, non, non. Il s’agit de Zahia. Oui, « l’ex-prostituée », comme elle est présentée par les chaînes d’info en continu, serait le fer de lance du Made in France. Pas par ses qualités d’exportatrice de son savoir faire ancestral, mais comme designeuse d’une ligne de lingerie « sexy et glamour », « avec des tenues d’intérieur légères et raffinées. »
La jeune personne, qui fêtera cette année ses 20 ans est soutenue par Karl Lagerfeld, qui se fout qu’elle ait été pute, avec cette justification magistrale : « Coco Chanel a commencé comment à votre avis ? »
Surtout, l’entreprise est appuyée par un fonds d’investissement asiatique qui voit en elle une « créatrice prometteuse et un symbole du made in France », sic. Ah, les petites femmes de Paris, le champagne, les sacs à mains, les corsets en soie et les mules à pompon. Elle est jolie la France qui gagne. Et on ne peut s’empêcher de rapprocher cet événement d’un autre qui a tourneboulé un de nos week-ends, l’arrivée en France de deux pandas géants prêtés par la Chine. Joliment baptisés Yuan Zi et Huan Huan, Rondouillard et Joyeuse. A mon avis on aurait plutôt dû les baptiser Zahia et Vuitton, vu nos rapports avec les économies asiatiques, ç’eût été plus logique.
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