Comme l’illustre l’affaire Mennel, un islamo-progressisme de bas étage irrigue toute une partie de la jeunesse. Dans ce récit simpliste, une France colonisatrice opprime les masses musulmanes. Si on peut regretter que des pans entiers de la société tombent dans la sécession culturelle, il y a assurément de quoi fulminer quand on apprend que cette entreprise d’endoctrinement bénéficie des largesses publiques.
Son joli minois enturbanné est devenu un symbole de nos tourments collectifs. Mennel Ibtissem ne chantera plus pour « The Voice », mais toute la France connaît désormais la voix sucrée et les idées passées de cette jeune femme née à Besançon. Chacun sait donc qu’avant d’interpréter du Léonard Cohen, en anglais et en arabe, elle mettait en doute l’origine des attentats avec un délicieux hashtag #preneznouspourdescons, doutait avec Tariq Ramadan des « thèses officielles » sur le 11-Septembre et partageait un texte dans lequel le prédicateur Hassan Iquioussen, star de l’UOIF de la grande époque, des années 2000 aux attentats, proposait de refaire l’unité nationale contre une minorité « d’individus assoiffés de pouvoir et de matière » auxquels, précisait-il, « le christianisme a résisté pendant deux mille ans » avant de perdre « plus ou moins la bataille, laissant l’islam seul rempart ». Beau comme du Soral.
Mennel, icône malgré elle
Cependant, une partie de la mouvance identitaire, jamais à court d’idées pour desservir, en l’ethnicisant, la cause qu’elle prétend défendre, n’a pas attendu que les tweets coupables soient exhumés pour faire feu. Dès le 4 février, au lendemain du passage de la jeune femme sur TF1, les plus radicaux se déchaînent. C’est que pour eux, Mennel, par nature, parce qu’elle est musulmane et arabe, représente l’anti-France. Sans doute pensent-ils la même chose de Souâd Ayada, la nouvelle présidente du Conseil supérieur des programmes du ministère de l’Éducation nationale, qui est une publicité vivante pour l’assimilation républicaine, dont tous les signes extérieurs, comme le remarque Zemmour, font clairement défaut à Mennel. Le 8 février, après quelques jours d’empoignades cathodiques, en particulier dans l’émission de Cyril Hanouna, où exceptionnellement les noms d’oiseaux et les grands mots plombent les blagues pouet pouet, la jeune chanteuse présente ses excuses pour ses tweets passés et annonce son retrait, dont on suppose que TF1 l’a, au minimum, chaudement encouragé.
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De Claude Askolovitch, qui publie sur Slate.fr un long plaidoyer, à Soral en passant par Plenel, toutes les nuances de l’islamo-progressisme médiatique se coalisent alors pour dénoncer le lynchage d’une jeune fille qui, écrit « Asko », assumant pour cette fois sa part de naïveté, a ressuscité « le soir unique
