Soixante-dix ans après la défaite du nazisme, l’Allemagne et la Suède découvrent un nouvel antisémitisme. Agressions physiques, menaces et propos douteux : des migrants syriens biberonnés à la haine des juifs rappellent de mauvais souvenirs aux deux pays les plus hospitaliers du continent.
Un ami allemand m’a raconté la mésaventure d’un jeune couple de Berlinois qui avait répondu avec enthousiasme, en 2015, à l’appel d’Angela Merkel à ouvrir grand les bras aux migrants arrivant du Moyen-Orient, dont beaucoup de Syriens qui fuyaient la guerre civile.
Propriétaire d’un studio, ce couple sacrifie ses loyers pour le mettre à la disposition de deux jeunes réfugiés syriens auxquels les services sociaux berlinois fournissent les prestations prévues pour les demandeurs d’asile : tickets repas, abonnement gratuit aux transports publics, argent de poche (84 € par mois), cours d’allemand, etc.
« Nous avons beaucoup d’admiration pour les Allemands… »
Au début, les relations entre les hôtes et les hébergés sont réduites à l’essentiel, en raison du fossé linguistique. Quelques mois plus tard, lorsque les Syriens disposent de moyens d’expression plus élaborés dans la langue de Goethe, le dialogue devient plus riche. Ils racontent leur odyssée et veulent, c’est bien normal, exprimer leur gratitude : « Vous savez, dit l’un d’entre eux, nous autres, en Syrie, éprouvons beaucoup d’admiration pour les Allemands ! » Devant l’air interrogatif du jeune couple, il précise : « Vous avez réussi à vous débarrasser de vos juifs, alors que nous, au Proche-Orient, nous subissons encore l’oppression des sionistes ! » On ne connaît pas la suite, mais le couple allemand a été suffisamment choqué pour raconter l’épisode.
La seule étude disponible sur
