Depuis le succès mondial des Experts, la médecine légale et la police scientifique sont devenues un filon inépuisable pour les séries hollywoodiennes. Rien à redire, sauf que ce succès s’est traduit par des effets secondaires indésirables sur la justice américaine. Face aux prouesses des détectives en blouse blanche, les téléspectateurs ne savent pas toujours faire la part des choses. Et, ce qui est plus fâcheux, il se trouve même un certain nombre de juges ou de procureurs pour croire que quelques épisodes de Rizzoly & Isles ou de NCIS seront d’une plus grande aide que tous les articles du Journal of Forensic Sciences.
Preuves à conviction
Selon deux rapports officiels publiés récemment aux États-Unis, beaucoup trop d’éléments de preuves utilisés lors des procès sont d’une validité scientifique insuffisante, ce qui n’empêche pas les principaux acteurs de la justice américaine de leur accorder une confiance excessive.
Or, les indices relevés sur des scènes de crimes (empreintes de semelles, traces de pneus, ou encore marques de morsure sur les cadavres) emportent fréquemment la décision de jurés nourris aux mêmes séries que le juge et le procureur du comté. Pourtant, des experts de la police scientifique eux-mêmes estiment que ces indices sont trop souvent médiocres et que leur surinterprétation a provoqué un nombre inquiétant d’erreurs judiciaires. Qu’on se rassure, les hôpitaux américains sont peut-être des lieux plus sûrs que les prétoires. Dr House n’est toujours pas au programme des facs de médecine.