Pour les partisans de l’imprescriptibilité, les règles classiques du droit pénal ne doivent plus s’appliquer lorsque le crime ou le délit est sexuel. Certes, on sait qu’après vingt, trente ou quarante ans, la preuve sera difficile ou impossible à apporter. Mais qu’importe, si c’est pour la bonne cause ?
« Il ne faut toucher aux lois que d’une main tremblante », disait Montesquieu. Plus encore en matière de délinquance sexuelle… C’est sans doute en raison de la noblesse de la cause, mais aussi de l’impossibilité de faire entendre des voix contraires, que sans trembler et avec une belle détermination, la secrétaire d’État « réfléchit à l’impunité des crimes sexuels ». Et s’est vu pour cela remettre un rapport par la psychiatre et traumatologue Muriel Salmona, proposant entre autres mesures phares l’imprescriptibilité des crimes sexuels. Plus réservée, l’animatrice Flavie Flament (!) ne proposait en matière de viols sur mineurs qu’un allongement du délai de prescription : vingt ans après la majorité, c’est court, quand il faut parfois des décennies, voire toute une vie, pour recouvrer la mémoire du traumatisme enfoui ou, si on ne l’a pas perdue, trouver le courage de parler. Ce qui, en novlangue, pourrait se traduire par : pour que la parole se libère.
Non, la justice n’est pas complaisante
Les féministes de l’aile furieuse se réjouissent : « libération de la parole », « loi du silence », « impunité des
