Les lecteurs de Causeur connaissent l‘engagement du documentariste Stéphane Breton en faveur de la cause kurde. Plus précisément, de l’utopie concrète née à l’Est de la Syrie, dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler le Rojava. Malgré leur bravoure et leur âpreté au combat face à l’Etat islamique, les Kurdes baladés en Syrie, défaits en Irak par l’armée de Bagdad, ont toutes les chances d’être à nouveau les dindons de la farce moyen-orientale. Jamais en retard d’une guerre, réelle ou idéologique, Breton débusque les noyeurs de poisson avec le zèle d’un fin limier, comme le prouve cet article dénonçant le rien-à-voirisme de deux éminents intellectuels qui s’échinent à nier l’origine islamique du djihadisme.
Mais assez de politique. L’heure est à l’art. Du mardi 28 novembre au dimanche 3 décembre, sur les rives de la Seine, le très exotique musée du quai Branly propose en effet une large rétrospective des films de Stéphane Breton, des femmes combattantes du Rojava (Filles du feu ouvre le festival) à la Papouasie-Nouvelle Guinée. Ethnographe rattaché à l’Ecole des hautes études, Breton marche sur les pas de Lévi-Strauss, non sans élargir la focale à d’autres sociétés que les peuples premiers, jusqu’au méconnu Kirghizistan et hors des sentiers touristiques du Népal.
Mention spéciale à ses néo-guinéens Nuages apportant la pluie (2007) que la musique de Karol Beffa – autre ami de la maison !- accompagne. Dépaysement assuré sans sortir de Paris !
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