Le propos politique de Knock ne se limite pas à la promotion de l’antiracisme à gros sabots. On y trouvera aussi un tas d’autres gadgets idéologiques en vogue: utilitarisme libéral, hygiénisme, néopuritanisme et, bien sûr, apologie de la transparence généralisée.
L’histoire est connue : Knock, médecin douteux, s’installe au village, persuade tout un chacun qu’il n’est jamais qu’un malade en puissance et transforme l’endroit en hôpital à ciel ouvert. En 1923, Jules Romains préfigurait dans sa pièce la collusion entre médecine moderne et capitalisme, annonçant à la fois le règne des bobos et l’essor sans fin de l’industrie médicale. Qu’ajoute donc dans son dernier film Lorraine Lévy ? Elle exprime, un siècle plus tard, un air du temps américain, empreint d’utilitarisme libéral et d’un soupçon de particularisme racialiste.
Le bon sans la brute et le truand
Examinons pour ce faire ce qui ne se trouve pas dans la pièce. Il y a une jeune tubarde, Causette, exploitée par une fermière locale. Knock, amoureux, paiera son séjour en sanatorium (c’est la caution altruiste : charlatan peut-être, mais grand cœur). Il y a une nymphomane, épouse du pharmacien, qui le poursuit de ses assiduités. Il lui résiste (c’est la caution moralo-sexuelle : charlatan, sans doute, mais ne convoitant pas la femme de son voisin). Il y a un curé jaloux du succès de Knock, aigri, mesquin et lâche. Rance, synthétiseraient certains. Comme un seul homme, les villageois lui préféreront Knock (c’est la caution moralo-sociétale : sus au curé, à nous le progrès). Il y a un escroc surgi
