La BD ne déçoit jamais. Surtout en période de rentrée littéraire déprimante. La preuve par le colonel, le détective et le marin.
La rentrée littéraire ne passionne guère un public qui ne lit et ne vote plus. Peut-on le blâmer ? La production actuelle ne l’incite guère à dépenser une vingtaine d’euros pour se coltiner un roman où le style et l’histoire patinent. Les Français cherchent des référents, du solide, du costaud afin d’affronter une actualité démoralisante. Ils ont besoin de croire en des héros providentiels, de s’extraire quelques heures de la torpeur actuelle. L’évasion n’est pas un crime. Et les libraires veulent faire tourner leur boutique. Ils savent que la BD ne les déçoit jamais. Elle assure un fonds de roulement, paye les charges, attire toutes les générations et vient redonner des couleurs à une activité fragile. Et, n’en déplaise aux progressistes en herbe (autant qu’aux grincheux qui continuent à voir dans la BD une sous-littérature), c’est dans les vieilles cases qu’on fait les meilleures BD. Les classiques ne se démodent pas. Les héros de notre enfance résistent au « dégagisme » ambiant. Le colonel Harold Wilberforce Clifton, le détective Nestor Burma et le marin Corto Maltese tiennent la barre.
Clifton se marie ?
Le 23e album de l’ère post-Macherot (créateur du personnage à la fin des années
