Grands-ducs noceurs ou chauffeurs de taxis, des dizaines de milliers de Russes blancs ont choisi de s’installer en France après la révolution et la guerre civile. La Russie postsoviétique les a en partie réhabilités. Mais leur histoire reste occultée.
Plusieurs jours par semaine, des années durant, une voiture m’a attendu en fin de matinée, à la sortie de la classe. Après le déjeuner à la maison, la même Peugeot 403 crème ramenait à son école un jeune garçon tout fier du privilège dont il bénéficiait : un taxi à son service, un taxi gratuit qui plus est. Le conducteur de la Peugeot était effectivement un chauffeur de taxi particulier : un ancien officier de la marine impériale russe. Mort à l’été 1977, à près de 90 ans, en restant au volant

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