Chaque année, le 19 mai, la Turquie célèbre la mémoire d’Atatürk par un jour férié appelé « fête de la jeunesse et des sports ». La tradition veut que ce jour de parades soit notamment organisé dans les stades où l’avenir de la nation exhibe ses muscles dans des spectacles genre ouverture des JO. Pour ceux qui seraient portés sur des activités plus culturelles ou qui ne supportent tout simplement pas la chaleur, les musées du pays ouvrent gratuitement leurs portes. Mais dans le cadre de sa révolution culturelle, l’actuel gouvernement dirigé par Erdogan et les « islamistes modérés » a décidé de s’attaquer à ce « lieu de mémoire ».
Ainsi, le ministère turc de l’éducation nationale vient d’envoyer aux chefs d’établissements scolaires une circulaire interdisant les parades et les spectacles d’athlétisme dans les stades, activités que le gouvernement juge « dérangeantes, néfastes pour la motivation des élèves et surtout dangereuses pour la santé, car les participants, légèrement vêtus, risquent d’attraper froid ». Ceci n’est pas impossible, mais il est plus probable que ce soit plutôt les islamistes au pouvoir qui prennent de plus en plus Atatürk en grippe. On ne peut pas non plus exclure que ce mélange indécent de jeunes gens des deux sexes irritent quelque peu ces mêmes autorités politico-morales.
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