Accueil Édition Abonné Finkielkraut: « le gouvernement de Macron est moins catastrophique que prévu »

Finkielkraut: « le gouvernement de Macron est moins catastrophique que prévu »


Finkielkraut: « le gouvernement de Macron est moins catastrophique que prévu »
Le ministre de la Culture François Nyssen (à gauche) et le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer (à droite). SIPA: 00808190_000013 / 00809249_000052
Le ministre de la Culture François Nyssen (à gauche) et le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer (à droite). SIPA: 00808190_000013 / 00809249_000052

Le premier gouvernement Macron (14 mai)

Malgré les contraintes absurdes qu’il s’était infligées – parité hommes/femmes, nombre égal de politiques et de représentants de la société civile –, le président Macron a composé un gouvernement beaucoup moins catastrophique que son progressisme béat ne le laissait craindre. Agnès Buzyn, la nouvelle ministre de la Santé, semble décidée à revenir sur la mesure qui prolétarisait définitivement la profession médicale : le tiers-payant généralisé. Comme le dit un médecin généraliste dans le livre dirigé par Georges Bensoussan, La France soumise, « la médecine est devenue un bien de consommation. On va faire ses courses, on va chez le médecin puis on va au parc : pas de problème, c’est gratuit ! » La nouvelle ministre va peut-être rendre à celui qu’on appelait respectueusement monsieur le docteur un peu de sa dignité perdue. La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, est une grande éditrice. On peut donc légitimement attendre d’elle autre chose que l’égalitarisme mortifère qui inspire la politique de la rue de Valois depuis Jack Lang : « Tout est culture et tout vaut tout. »

Je constate, en outre, que certains ministres ont d’ores et déjà pris leurs distances avec la superstition du progrès. Lors de la passation des pouvoirs, Nicolas Hulot a cité (très approximativement) la célèbre phrase anti-progressiste de Camus : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas, mais sa tâche est encore plus grande : elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. » Et je n’oublierai jamais la grimace de Najat Vallaud-Belkacem, la ministre qui voulait refaire l’école, quand elle a appris le nom de son successeur. On ne pouvait rendre plus bel hommage à Jean-Michel Blanquer que cette mimique indignée. Une indignation qui a sans doute été démultipliée par le choix de Christophe Kerrero comme directeur de cabinet. Celui-ci, en effet, déclarait au mois de mars, quand la campagne électorale battait son plein : « Le véritable enjeu pour le prochain président sera précisément


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Juin 2017 - #47

Article extrait du Magazine Causeur




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Alain Finkielkraut est philosophe et écrivain. Dernier livre paru : "A la première personne" (Gallimard).

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