
Rien ne se passe jamais comme prévu. 2017 devait être une échéance vitale dans l’histoire politique française. Dans un pays bousculé par le terrorisme islamiste, l’immigration de masse, la crise identitaire et une révolution anthropologique devenue folle, l’élection présidentielle devait être le moment d’une grande explication, d’un choix de civilisation entre grandes options pour une fois clarifiées. La démocratie française réinvestie d’une charge existentielle exceptionnelle, les passions y retrouveraient droit de cité, l’esprit tragique congédiant pour une fois la mentalité gestionnaire. Ce n’est pas seulement un président qu’on allait choisir mais un nouveau cap collectif. Le peuple irait même jusqu’à l’imposer aux élites qui seraient comme d’habitude réfractaires aux trop grandes ambitions historiques.
Le progressisme domine toujours
C’est ainsi qu’on a transformé en certains milieux la candidature de François Fillon en occasion de renaissance conservatrice pour la France. C’était un peu malgré lui : l’homme ne s’était jamais reconnu dans cette vocation providentielle de sauveur de la civilisation. On l’a pourtant imaginé dans ce rôle : il incarnait quelque chose qu’on (et qu’il) ne soupçonnait pas. Il devenait le symbole de cette permanence française que le bougisme ne serait pas parvenu à effacer. Étrangement,
