
Bien sûr, le dimanche 7 mai, je n’ai pas voté blanc, bien sûr j’ai voté Macron comme il le « fallait » et pourtant… Pourtant qu’est-ce qu’ils m’ont fatigué les « curés », les donneurs de leçons, les moralistes étriqués du camp du Bien. Ils m’auraient presque fait douter tant ils manquaient de doute, de curiosité et d’empathie. Moi, j’avais envie de nuance.
Il y a 30 ans, ma petite ville était heureuse
Au fond, j’aurais dû leur raconter l’histoire d’une ville comme il en existe beaucoup en France. Elle s’appelle Chauny, pourrait s’appeler Laon aussi, ou Soissons. Il y a trente ans, depuis mon petit village de Picardie, juché sur ma Mobylette 103 SP (pour les connaisseurs), j’allais y retrouver mes amis, la plupart fils d’ouvriers. C’était une ville heureuse, « la petite maison dans la prairie » version 20 000 habitants : un centre-ville vivant, des couples et des enfants aux sourires partagés, la simplicité d’existences réglées par les 3×8 des usines qui faisaient respirer l’économie de la ville et vivre le petit commerce. Une maison, un jardin, deux voitures, les couples d’ouvriers croyaient en l’avenir. Le parti communiste de l’époque accompagnait ces familles vers l’émancipation
