Quand on ne sait pas, on se tait. C’est une règle de base de l’éducation qu’il est assez difficile de faire respecter à un enfant, quand l’anime le désir si puissant de « faire son intéressant ». Désir qui anime également nombre de très grands enfants communément appelés journalistes.
Nous vivons actuellement l’une des périodes que les journalistes préfèrent : celle des supputations. Qui Emmanuel Macron va-t-il choisir comme Premier ministre ? On ne sait pas. Il paraît que lui le sait depuis longtemps. C’est bien. Mais d’ailleurs, peut-être est-ce faux et n’en sait-il rien, lui non plus.
Une maladie journalistique
Mais il faudrait que le CSA, maître ès contrôle du temps de parole, s’avise d’évaluer le temps, ainsi que le volume d’encre et de salive, que l’on consacre à émettre des hypothèses et à en tirer par avance interprétations et conséquences : si le président choisit untel, cela voudra dire que… et cela provoquera sûrement telle chose ; en revanche, s’il choisit truc, on aura la certitude que… et dès lors, immanquablement…
C’est admirable, on appuie sur le bouton et ça sort tout seul. Les gars peuvent tenir une émission entière à parler d’un Premier ministre qui n’a pas encore été choisi. Qu’est-ce que cela apporte, je le demande. Autrement dit, avons-nous besoin de savoir qui sera le Premier ministre avant l’annonce de sa désignation ?
Il s’agit encore d’une maladie journalistique qui consiste à prouver sa compétence en montrant qu’on est dans le secret des dieux. C’est fort : on ne traite pas de l’actualité mais de l’avenir. Et nous, on nous demande d’apprécier et d’applaudir : ouah, qu’est-ce qu’ils sont forts, dis, ils le savaient avant !
Lisez la suite de l’article sur le blog d’Ingrid Riocreux.
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