
Causeur. Après-guerre, la construction européenne a été engagée essentiellement pour dépasser la nation jugée porteuse de violence et fauteuse de trouble. De fait, nous avons connu un demi-siècle de paix et de relative prospérité. Aujourd’hui que l’Europe se disloque, comment éviter le repli des peuples sur un nationalisme obtus ?
Nicolas Dupont-Aignan. Ce n’est pas l’Union européenne qui a fait la paix mais la réconciliation franco-allemande. L’Europe des nations s’est ensuite transformée en grand ensemble bureaucratique et ultra-financiarisé, ni fédéral ni national. Cette Union européenne, aux dirigeants non élus, soumise aux forces des lobbies, du marché et des intérêts étrangers, a tué les nations et leur capacité à organiser leur démocratie sans pour autant créer de cadre européen stabilisateur. Nous sommes au milieu du gué. À partir de là, il y a trois solutions :
– la dislocation de l’UE qui aboutirait au retour des nationalismes et des haines ;
– la tentation fédérale, qui signerait la fin de la démocratie sur le modèle chinois : une économie ultra-capitaliste et un parti unique se manifestant en Europe par deux forces politiques qui ne sont que deux détaillants s’approvisionnant chez le même grossiste ;
– la voie que je propose, capable de réconcilier la démocratie, qui s’effectue dans le cadre national et une coordination
