À Genève, le squat situé 154, route de Malagnou est à l’origine d’une polémique comme on en voit peu sous nos latitudes. À première vue, rien que de très banal : des étudiants antifas occupent depuis des années des locaux désaffectés de l’université de Genève. Ils y ont installé 14 lits, un potager collectif, des ruches (et peut-être même des toilettes sèches…) Las ! comme de vulgaires zadistes, nos amis sont menacés d’expulsion. À l’automne dernier, le canton de Genève leur a donné jusqu’au 31 décembre pour décamper. Là encore, on croit être en terrain connu : méchants capitalistes contre gentils zadistes. Sauf qu’en lieu et place du squat, les autorités veulent construire… un foyer d’accueil pour migrants ! Pour un altermondialiste normalement constitué, vous voyez le dilemme. Les intéressés, eux, ne le voient pas. Pour eux, la seule[access capability= »lire_inedits »] ligne juste, c’est la défense des avantages acquis.
Une solidarité avec les migrants toute relative
Cité par la version helvète du quotidien 20 minutes, le collectif Xénope constitué contre l’expulsion juge « scandaleux d’utiliser une population précaire contre une autre », et se dit « solidaire avec les migrants » tout en refusant d’évacuer les lieux car les occupants n’ont pas à « payer les pots cassés d’une politique ratée ». À moins d’une évacuation par la force, les migrants seront priés d’aller coucher ailleurs. Et les squatters n’auront plus qu’à proclamer sur leurs banderoles : « On est chez nous ! » [/access]