Accueil Monde Suède: le paradis perdu du multiculturalisme

Suède: le paradis perdu du multiculturalisme


Suède: le paradis perdu du multiculturalisme
Une "attaque terroriste" a fait plusieurs morts à Stockholm en Suède, avril 2017. SIPA. AP22037523_000008
Une "attaque terroriste" a fait plusieurs morts à Stockholm en Suède, avril 2017. SIPA. AP22037523_000008

Il faut un commencement à tout. Et une fois de plus, c’est la Suède qui donne l’exemple.

Pendant longtemps ce pays du nord de l’Europe a  été un modèle pour le reste du continent. Un laboratoire de la social-démocratie scandinave. Protection sociale, salaires élevés, cogestion des entreprises : le bonheur était suédois. Puis la mondialisation et la financiarisation de l’économie ont eu raison de ce beau modèle.

Une « police de la morale islamique »

Mais la Suède n’a pas pour autant renoncé à illuminer l’Europe de son bienveillant exemple. Dans un tout autre domaine : celui du multiculturalisme. L’immigration était bienvenue, caressée et choyée. Des quartiers entiers de Göteborg et de Stockholm ont vu pousser des mosquées comme champignons après la pluie. Les points de vente de niqab, hijab et burqa se sont multipliés. Des écoles islamiques ont vu le jour.

C’est allé loin, très loin, sans doute trop loin. Comme en témoigne une émission de la chaine suédoise TV4 et un article très circonstancié d’Aftonbladet, le plus grand quotidien du pays. L’une des réalisatrices de l’émission s’est rendue avec une caméra cachée dans plusieurs cafés de quartiers répertoriés comme « sensibles ». Des hommes lui ont demandé d’aller s’assoir à un autre endroit de l’établissement, loin de leurs regards. Des femmes ont témoigné racontant qu’elles avaient été harcelées par une « police de la morale islamique » parce qu’elles sortaient seules même en promenant leur chien…

Une femme d’un autre quartier « sensible » a raconté comment des voisins ont commencé à l’invectiver parce qu’elle était sur son balcon en train de boire un verre de vin. Quelques minutes plus tard, un groupe de jeunes hommes s’est rassemblé devant son appartement, l’a menacé avant de tenter de rejoindre son domicile via la gouttière.

On ne mélange pas les filles et les garçons!

Une réfugiée venue de Syrie a expliqué qu’elle a été la cible de nombreuses intimidations pendant la période du Ramadan. En cause : sa tenue légère. « Je me suis enfuie d’un pays où les femmes étaient opprimées : maintenant je suis ici et j’ai le même sentiment qu’en Syrie ». Des filles âgées de 6 à 10 ans, scolarisées à l’école islamique Al-Azhar, dans la banlieue nord de Stockholm ont été contraintes par une « policière de la morale » de s’asseoir à l’arrière de leur bus scolaire, séparées des garçons. Elles ont également été admonestées car certaines étaient en jupe.

Six à dix ans! Il n’y a pas d’âge pour les allumeuses! Même le Premier ministre suédois, pourtant très compréhensif, s’est énervé et a menacé de faire fermer l’école Al-Azhar. Sa réaction nous parait très excessive… En effet, la « police de la morale islamique » n’exerce ses talents que dans certains quartiers de Stockholm. En outre, elle ne vise que les femmes et les filles de confession musulmane. Pas les autres, qui de toute façon, ne vont pas dans ces quartiers-là… Cet islam-là est apparemment -n’est-ce pas ? – un islam modéré.

Hier l’islam a montré un visage pas très modéré à Stockholm. Un visage sanguinaire, une «attaque terroriste » de facture classique – un camion qui fonce dans la foule – a fait des morts et des blessés. Ce qui précède n’est certainement pas sans rapport avec ce qui vient de se passer. Peut-être que le Premier ministre suédois aurait bien fait de ne pas s’attaquer à l’école Al-Azhar…



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent 1981-2017: socialistes, une brève histoire de l’avenu
Article suivant Scutenaire, un antidote contre la présidentielle
est journaliste et essayiste

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération