
Le 30 mai 1806, Napoléon adresse à l’Assemblée des notables juifs qu’il a instaurée par décret 12 questions destinées à évaluer leur capacité d’assimilation : pratiquent-ils la polygamie, autorisent-ils le divorce par les tribunaux civils, les mariages mixtes sont-ils licites. On sonde aussi leur volonté d’adhérer à l’universalisme français et la profondeur de leur patriotisme – « Aux yeux des Juifs, les Français sont-ils leurs frères ou sont-ils des étrangers ? Quels sont les rapports que leur loi leur prescrit avec les Français qui ne sont pas de leur religion ? Les Juifs nés en France et traités par la loi comme citoyens français regardent-ils la France comme leur patrie ? » L’Empereur dévoile ses objectifs dans une lettre à son ministre de l’Intérieur : « Il faut atténuer, sinon détruire, la tendance du peuple juif à un si grand nombre de pratiques contraires à la civilisation et au bon ordre de la société dans tous les pays du monde. Il faut arrêter le mal en l’empêchant ; il faut l’empêcher en changeant les Juifs. […] Lorsqu’on exigera qu’une partie de la jeunesse aille dans les
