La primaire de la droite était censée mettre aux prises des individus aux idées presque identiques. Tous pareils, nous disait-on. C’était une affaire de personnes, nous répétait-on. Bizarrement au lendemain du premier tour, c’est devenu une affaire d’idées, et même l’affrontement de deux conceptions radicalement opposées de la politique.
Une fois de plus, certains journalistes ont péché par excès de zèle en faisant ce qu’on ne leur demandait pas : ils ont lu dans le marc de café… et ils se sont plantés.
Juppé était-il le candidat des médias ? Du moins ceux-ci le donnaient-ils gagnant avant même le premier tour de la primaire. Sa défaite confirme mon diagnostic : les médias sont devenus des porte-poisse.
On a beaucoup disserté sur la diabolisation (le mot est mal choisi) soudaine de François Fillon, caricaturé en grenouille de bénitier durant l’entre-deux tours, tandis que Juppé, moderne et social (paraît-il), semblait tout aussi soudainement devenir plus ou moins gaucho-compatible. Pas au point de séduire les électeurs de gauche, toutefois, sans quoi il eût obtenu un meilleur score au second tour.
Mais ce qui me paraît important, c’est le glissement qui s’est opéré dans l’analyse de la nature de l’affrontement, telle qu’elle a été menée par les grands médias. Alors qu’ils s’attendaient à commenter un affrontement Juppé-Sarkozy qu’ils eussent pu traiter sur le mode affectif, Juppé porté par la vague du « tout sauf Sarko », ils se sont retrouvés à devoir analyser un duel qu’ils n’avaient pas anticipé.
Lisez la suite de l’article sur le blog d’Ingrid Riocreux.
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