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Hollande: les petits calculs d’un petit président


Hollande: les petits calculs d’un petit président
François Hollande. Sipa. Feature Reference: 00778630_000008.
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François Hollande. Sipa. Feature Reference: 00778630_000008.

Je ne crois pas un seul instant que la publication des confidences de Hollande soit une erreur — imputée, selon les sources, au président lui-même, qui aurait commis l’imprudence de se confier, ou à l’éditeur, pressé de publier un livre théoriquement programmé pour l’après-présidentielles, sur le modèle du Verbatim d’Attali-Mitterrand. On ne se confie pas par erreur pendant plus de soixante entretiens à deux journalistes dûment convoqués — sans compter que l’ensemble a été forcément relu, par le principal intéressé d’abord, et sans doute par le service juridique de Stock, qui s’est forcément penché sur un livre qui dit beaucoup de mal de beaucoup de gens.
Par ailleurs, quand on connaît un peu les processus éditoriaux, le temps incompressible entre la dernière remise de manuscrit et l’impression / distribution, la nécessaire programmation auprès de l’imprimeur, qui n’a pas que ça à faire, on comprend que la parution à l’automne 2016 était nécessairement programmée, et de longue date.

Ne pas prendre un enfant du bon Dieu…

Enfin, comme le rappelle Eric Conan dans Marianne (et il est bien le seul à avoir tenu ce raisonnement), un homme comme François Hollande, auquel on a si souvent reproché tant de choses, mais jamais d’être malhabile en calculs politiques, ne se laisserait pas aller « par erreur » à distiller des propos de café du Commerce : que ce soit sur les immigrés (« trop nombreux »), sur l’islam (« envahissant »), sur les filles voilées, qui se dévoileront un jour, sur la Grèce, un pays de paresseux qui vivent des rentes européennes, sur les assassinats ciblés de terroristes (toujours populaires), sur les footballeurs, des abrutis sur-payés, sur l’aéroport de Notre-Dame des Landes, bien peu utile, ou sur la Justice (« tous pourris »), le locuteur adopte le point de vue médian du Français moyen. Pas même de l’électeur de gauche moyen, non : du pékin de base qui vote aujourd’hui pour Marine Le Pen, dégoûté qu’il est par tous les politiciens… style Hollande.

Je suggèrerais d’y voir un double calcul.

Lisez la suite de l’article sur le blog de Jean-Paul Brighelli.

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Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli a parcouru l'essentiel du paysage éducatif français, du collège à l'université. Il anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur.

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