Alors que la France a été frappée par un nouvel attentat moins de deux semaines après celui de Nice, et tandis que l’Allemagne a été touchée plusieurs fois durant ce laps de temps, on a la chance de ce côté-ci du Rhin de connaître les coupables des actes terroristes de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray. L’enquête a été facile puisque les coupables sont les mêmes dans les deux cas de figure, des témoins au-dessus de tout soupçon s’étant exprimés pour les décrire avant même que la police et la justice aient terminé leurs enquêtes.
Pour l’attentat de Nice, dès le samedi 16 juillet comme l’a relaté notre ami Marc Cohen, un témoin s’est manifesté sur la promenade des Anglais pour dénoncer un des coupables. Ce témoin s’appelle Raphaël Liogier, est sociologue de son état, et pour lui, « l’acharnement de Daech sur la France est lié à l’intolérance des Français, seuls en Europe, par exemple à s’offusquer de la mode islamique. » Le premier coupable était donc connu : l’intolérance des Français.
Le mardi 19 juillet, un deuxième témoin s’exprimait au sujet de cet attentat : l’imam de Nice Abdelkader Sadouni. Il y avait en effet un autre coupable dont il dévoilait le nom dans les colonnes du journal transalpin Il Giornale en y déclarant : « La laïcité française est responsable des attentats. » L’imam nie aujourd’hui avoir tenu ses propos, le témoignage peut donc prêter à caution, mais la laïcité française fait depuis partie des suspects probables dans les attentats qui frappent la France depuis janvier 2015.
Nice nous a donc appris le nom d’un coupable : l’intolérance des Français et le nom d’un suspect qu’il serait urgent d’incarcérer à titre préventif, le bracelet électronique ne servant à rien nous le savons depuis hier : la laïcité française.
L’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray nous a permis avant même que les deux « terroristes présumés » — pour parler comme certains médias — aient été formellement identifiés d’avoir la certitude de la culpabilité de la laïcité et de connaître un autre coupable.
En effet, dès la veille de l’égorgement du Père Hamel dans sa paroisse, l’islamologue Olivier Roy expliquait dans Mediapart au sujet des racines du djihadisme : « La laïcité française n’arrange pas les choses, non pas à cause de sa pratique autoritaire, mais parce qu’elle participe de la déculturation du religieux en refusant sa pratique publique ». Là c’était déjà trop : deux témoignages à charge contre la laïcité française faisaient d’elle une coupable parfaite à envoyer d’urgence à Cayenne ou aux Kerguelen selon qu’on soit plutôt océan Atlantique ou océan Indien !
Le deuxième témoignage désignant sans le moindre doute l’autre coupable de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray est arrivé via le communiqué de presse de SOS Racisme, celui-ci accusant « une secte d’extrême droite aux orientations racistes, antisémites, sexistes et homophobes », « secte » par ailleurs nommée Daech. Il fallait oser placer « l’extrême droite » dans ce communiqué. Comme il fallait aussi oser utiliser autant de mots pour ne pas avoir à en prononcer certains et ainsi ne s’aliéner aucune clientèle, voire les satisfaire toutes à la fois. Mais certains osent tout et c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît comme le disait le regretté Michel Audiard. En tout cas, à SOS Racisme on ne sait pas si ce qu’ils fument c’est de la bonne, mais en tout cas c’est de la forte !
Donc l’enquête est terminée, les coupables sont connus puisqu’ils s’agit de « l’intolérance des Français », de « la laïcité à la française » et d’une « secte d’extrême droite ». François Molins le procureur de Paris peut donc partir prendre quelques vacances bien méritées, lui qui depuis janvier 2015 poursuit sans relâche des coupables qui sont désormais connus.
Dossier: les attentats de Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray, par magazinecauseur
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