Il n’y a que les grands naïfs, les enfants en bas âge et les journalistes pour croire que les plaies de la primaire sont refermées. A peine Hollande avait-il renvoyé sèchement à la niche les écolos (qui avaient en bloc soutenu Aubry) sur l’EPR de Flamanville que l’ami Montebourg ouvrait un nouveau Front : la limite d’âge pour les députés. Il vient en effet de réitérer assez bruyamment une demande qu’il avait faite depuis longtemps à la direction du PS : qu’aucun des candidat socialistes aux législatives en 2012 ne soit âgé de plus de 67 ans au moment du scrutin, afin de faire « émerger de nouvelles générations et de nouvelles têtes ». Dans un parti dans le corpus duquel le mouvement et la nouveauté ont remplacé depuis longtemps le changement de société, cette demande aurait dû passer comme une lettre à la poste.
Ben non, ça râle à mort chez les éléphants, il faut croire que certains se sont sentis visés personnellement. Ainsi, 11 novembre oblige, Jack Lang (72 ans)s’est comparé, en toute modestie, à « Georges Clémenceau qui a été président du conseil pendant la guerre de 14-18 et qui a mené la France à la victoire contre l’Allemagne. Il n’aurait pas pu être nommé puisqu’il avait 76 ans ». Même son de cloche chez Laurent Fabius (65 ans), qui a suggéré à Montebourg de prendre sa retraite à 49 ans, et chez beaucoup de ténors aubrystes, y compris les djeunz proches de Benoît Hamon.
Une levée de boucliers qui a obligé le député de Saône-et-Loire à mettre assez joliment les points sur les i : « Quelle est la légitimité de certains députés qui se présentent à un 7e ou à un 8e mandat ? Certains de mes collègues à l’Assemblée étaient députés alors que je n’étais qu’au collège. Pourtant, j’ai presque 50 ans. L’Assemblée nationale et le Sénat sont deux chambres de retraités. »
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