La publicité sur internet n’a pas que des amis. Les reproches vont bon train touchant son caractère intrusif. Difficile de visionner la mort de Kadhafi, par exemple, sans passer par le dernier clip de Boursorama-Banque.(« Tous les services d’une vraie banque, simplement et sans frais »).
Avant d’entre-apercevoir le dictateur défiguré sur le site de BFM, l’internaute devra d’abord apprécier les images somptueuses du nouveau clip de BforBank (« Parce que maintenant ma banquière, c’est moi »).
Quel rare moment de vérité. Quelle magnifique leçon de réalisme involontaire. Un grand merci aux annonceurs pour leur cupidité. Sans eux, nous en serions réduits à écouter le communiqué des vainqueurs ou l’analyse, plus trompeuse encore, des philosophes moraux.
Il est heureux que les annonceurs aient tenu coûte que coûte à leurs messages publicitaires. S’ils avaient eu la décence élémentaire de retirer leurs réclames au moment de montrer un cadavre, ils n’auraient jamais fait mouche.
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