Vincent Peillon est un con arrogant. Vincent Peillon, comme le racontait assez précisément François Ruffin dans La guerre de classes (Fayard) se dit socialiste mais est incapable de se faire élire dans une circonscription taillée sur mesure, le Vimeu rouge en Picardie. Ce serait la faute des chasseurs du coin qui l’auraient un peu bousculé dans sa permanence, à l’époque. Les chasseurs du coin sont juste des prolos qui passent leur dimanche dans des abris à boire et à saucissonner loin des femmes, des patrons et des emmerdements. Parfois, ils tirent sur un canard, usant d’un droit qui remonte à la Révolution Française. Peillon avait du mal à comprendre comment ces gens-là pouvaient à la fois bosser dans une fabrique de serrures toujours potentiellement délocalisable et ne pas s’intéresser à sa thèse sur Jaurès qu’il essayait de leur refiler à peine remaniée en la faisant passer pour un programme politique, lors de signatures dans la baie de Somme.
Parfaite incarnation de la petite frappe médiatique qui a longtemps cru qu’une certaine aura médiatique et le fait d’avoir quarante ans tenaient lieu de programme, il a rencontré le principe de réalité en se montrant incapable de se faire élire au suffrage universel nominal, trouvant un refuge comme député européen. Il sait que pour sa génération, ces présidentielles sont la dernière chance d’être enfin ministre. Il est persuadé, ce branque, que Hollande est le meilleur. Alors, pour rentrer dans le jeu, et bien lécher la main de celui qu’il croit être son futur maître, il mord. Il a notamment déclaré sur BFM qu’en se présentant comme candidate antisystème, Martine Aubry, c’était Marine Le Pen. Texto. Et qu’elle avait oublié que les mots avaient un sens comme « race » ou excusez du peu « youpin ». Voilà Aubry rhabillée pour l’hiver. Il ne fait pas bon aux yeux des ours savants de la social-démocratie de passer pour « anti-système », même malgré soi. Parce que tout de même Aubry n’est anti-système que dans la mesure où Hollande, effectivement, l’incarne parfaitement. Pour ma part, ça suffira pour ce second tour des primaires à ce que je vote pour elle.
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