Comme Alain Minc, je suis content de vivre dans un pays riche. Comme lui, j’exècre l’économie planifiée, et, comme lui, je préfère de beaucoup me trouver dans le camp des vainqueurs. Il est exact que, sur le plan économique, l’Union Européenne nous cause un certain souci. Mais sur le plan diplomatique, les nouvelles sont très bonnes. Un dictateur est en fuite. La ville de Syrte devrait tomber d’un instant à l’autre. Le dernier fanatique sera tué, et tout sera fini.
Quel temps perdu, quand même. Comment peut-on vouloir s’opposer à une guerre humanitaire ? Et soutenue par l’OTAN, en plus ?
Je trouve que nos ennemis sont devenus incompréhensibles depuis quelques temps. Les combattants kadhafistes ont un intérêt pécuniaire dans l’affaire, ce n’est pas possible autrement. Sont-ils fanatisés par leur instinct tribal? Je n’en sais rien.
De toute façon, cette histoire commence à bien faire.
Il faudrait que quelqu’un leur dise que cette résistance acharnée ne sert à rien. Il faudrait que quelqu’un leur dise que le courage est une vertu réservée au vainqueur. Il faudrait que quelqu’un leur dise que, s’ils se font massacrer, personne n’en saura rien.
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