Il n’y a pas d’âge pour commencer une carrière de saltimbanque. Comme Jacques Vergès, Jean-Marie Le Pen a attendu d’être octogénaire pour faire profession d’artiste. Intermittent du spectacle non rémunéré, l’ancien président du Front National s’en est récemment donné à cœur joie. En quelques jours, trois sorties médiatiques l’ont ainsi intronisé membre à part entière de la corporation des humoristes.
Au podium des dernières sorties de « Panpan », on trouve :
1. Une vanne ravageuse contre Robert Bourgi. Pour nier tout financement illicite de sa campagne de 1988 par Omar Bongo, Le Pen a sorti son bulldozer : « affirmation ridicule » dont « la source doit être la même que celle qui dit que M. Bourgi fait des passes au bois de Boulogne ; mais je ne l’ai jamais cru : compte tenu de la tête qu’il a, je pense qu’il ferait peu de clients ! »
2. Une réaction houleuse à une accusation mensongère de Daniel-Cohn Bendit. Dans l’hémicycle européen, le héraut de mai 68 a laissé entendre que le président d‘honneur du FN avait justifié la tuerie d’Oslo. Riposte graduée de l’intéressé : « J’ai été mis en cause par le pédophile Cohn-Bendit ! », ajoutant « Vous ne me laissez pas la parole, on se croirait chez les bolchéviques ici ! ». Regard mi-solidaire mi-médusée de sa fille Marine : il n’y a plus guère que Le Pen senior pour traquer des bolchéviques au Parlement européen !
3. Une blague digne des Frères Farelly sur les traces de sperme retrouvées dans les cheveux de Nafissatou Diallo, victimes du « shampooing DSK ».
C’est à se demander ce qu’attend l’ami Debbouze pour l’intégrer dans son Jamel Comedy Club…
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !