Ce qui est rassurant, c’est qu’on se sent vraiment bien protégé à l’issue du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Par exemple, ce fut une excellente idée de fusionner en une seule police politique, la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), deux services précédemment distincts. Il y avait les RG qui comptabilisait les ennemis de l’intérieur (syndicalistes, manifestants, militants bayrouistes) et donnaient des sondages électoraux beaucoup plus fiables que ceux des instituts soi-disant spécialisés, qui coutent des fortunes et disent n’importe quoi, demandez à Nicolas Hulot.
Et puis il y avait la DST, célèbre pour la polyvalence de ses agents pouvant se transformer en plombiers afin de poser des micros dans les journaux satiriques en laissant autant de traces derrière eux que des castors juniors drogués qui auraient oublié leur manuel.
Heureusement, la DCRI arriva en 2008 et sa direction fut confiée à un vrai géant, Bernard Squarcini, le J. Edgar Hoover français. Il s’illustra notamment dans l’inénarrable « opération Taïga » qui permit d’arrêter les dangereux subversifs de Tarnac, de célèbres terroristes parapsychologues qui stoppaient des TGV par la seule force de la pensée.
On comprend que face à de tels défis, Bernard Squarcini ait parfois besoin de prendre des vacances. Pour être le digne successeur de Hubert Bonisseur de la Bath ou du Gorille, on n’en est pas moins homme. Et c’est sans doute le stress de ce soldat de l’ombre, qui combat chaque jour la subversion, qui lui a fait égarer sa carte professionnelle au moment même où il allait prendre un repos bien mérité dans sa Corse natale.
Si quelqu’un retrouve la carte de monsieur Squarcini, qu’il la rapporte au plus vite à son propriétaire. Non seulement, il risque une sanction disciplinaire pour l’avoir perdue mais en plus elle lui servait de marque-page pour sa quinzième relecture de L’Insurrection qui vient à la recherche de preuves qui, elles, ne viennent toujours pas.
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