Le « géopoliticien » Pascal Boniface, expert toutes mains au service des radios et télés pour expliquer le monde aux benêts, n’aime pas la concurrence. Pour triompher de ses rivaux, il ne se contente pas d’essayer d’être plus brillant, plus pédagogue, plus érudit qu’eux.
Il vient de publier un opuscule dont je ne mentionnerai ni le titre, ni l’éditeur, qui a pour seul et unique objectif de couvrir d’excréments ceux qui ont le culot de causer dans le poste pour y formuler des opinions divergentes des siennes. Etre en désaccord avec Boniface, sur Israël, l’Iran ou les révolutions arabes ne fait pas de vous un contradicteur, mais un faussaire, un menteur ou une mégère. La liste des suspects est dressée : Alexandre Adler, François Heisbourg, Pascal Bruckner, Frédéric Encel, Thèrèse Delpech, Caroline Fourest, BHL. Ceux-là feraient, selon lui, du mensonge conscient et réitéré leur fond de commerce intellectuel et médiatique.
Pour se dédouaner, Boniface affiche son amitié et son respect pour deux « sionistes » patentés, Alain Finkielkraut et Gilles-William Goldnadel. Tout le monde, c’est bien connu, excipe de ses « bons juifs » pour justifier un pogrom éditorial qui écrase, au passage, le visage de quelques goyim égarés à coups de talon.
Nous nommerons désormais « bonifacerie » toute entreprise éditoriale de délation visant à déconsidérer un collègue avec des méthodes relevant de l’injure et de la diffamation.
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