Un an après le 7 octobre 2023, un hommage a été rendu à la synagogue Copernic aux morts, aux blessés et aux otages du Hamas.
Y sont intervenus, entre autres, un Georges Bensoussan étincelant, un Manuel Valls bouleversant de sincérité et de fraternité, un Mohamed Sifaoui désespérant de lucidité.
Mais avant eux, discret, timide, l’éditeur David Reinharc avait présenté l’ouvrage initié par Guy Bensoussan, sur lequel il a travaillé, avec Sarah Fainberg (notre photo) pendant onze mois et qu’il publie en partenariat avec les Éditions Descartes : 7-Octobre – Manifeste contre l’effacement d’un crime.
Un best-seller dont chaque exemplaire est unique
Il s’agit d’une encyclopédie en 285 pages, dont tous les exemplaires sont uniques, car chacun porte, sur la couverture, le nom d’une des victimes du pogrom et sur le rabat, sa biographie : un livre, un nom. Mille cent soixante noms. 1160 êtres humains dans leur unicité.
Qu’est-ce qui a motivé les concepteurs de cette œuvre ?
« C’est un livre en deux mouvements », explique Sarah Fainberg. Normale sup, Doctorat de Sciences-Po, directrice de recherches à l’université de Tel Aviv, spécialiste des questions de défense et de sécurité, auteur d’un livre sur l’antisémitisme soviétique post-stalinien[1], elle a pourtant été « sidérée par le décalage entre le pogrom que les Israéliens étaient en train de vivre et le masquage du crime sur les médias d’État français, dès les premières heures qui l’ont suivi. J’étais suffoquée par l’écart entre des enfants brûlés vifs et la phraséologie bienpensante qui a recouvert le réel, y compris au sein des centres du savoir. »
« Il fallait revenir sur la façon dont les Israéliens ont été suppliciés, avant d’être tués », enchaîne David Reinharc, qui rappelle que les terroristes, sur les vidéos qu’ils ont eux-mêmes mis en ligne, parlaient de « juifs », pas « d’Israéliens ». Et ce Juif non croyant d’ajouter que le sens premier du projet « Un livre, un nom » qu’il a initié est de « remettre au langage et au monde les sans-nom et sans-visage du 7-Octobre, qui furent exclus du symbolique tout court, et ainsi permettre de réciter le Kaddish, la prière des morts. »
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D’où les deux mouvements de ce livre kaléidoscope de voix plurielles, juives, non juives, croyants, athées, qui pensent ensemble cette question de l’effacement : d’une part, pour l’annuler en restaurant le crime masqué, voire excusé, et d’autre part, pour réfléchir, articuler et analyser ses raisons multiples en le prenant par tous les angles. C’est aussi une œuvre de création puisqu’elle redonne vie à chacune des victimes, « afin qu’ils ne soient pas réduits à leur mort et qu’on ne les oublie jamais. C’est un monument de papier ».
« Il s’agit pour la première fois d’un crime contre l’humanité contemporain de sa négation », affirment les deux promoteurs, « une négation aussi insidieuse que perverse, en ce qu’elle justifie subrepticement les massacres en les contextualisant. »
Best-of des 80 contributeurs
Rendons à César les politiques : la sincérité de Manuel Valls et de Gérard Larcher, le courage de Jean-Eric Schoettl, la constance de François Zimeray, l’opportunisme d’Anne Hidalgo ;
Le troisième pouvoir, celui des avocats, souvent du diable, mais pas toujours, puisque plusieurs signent, dont Nathanaël Majster et deux Klarsfeld, sans oublier ceux qui ont une double casquette ;
Des psychanalystes, juifs comme Daniel Sibony, Michel-Gad Wolkowicz et Judith Cohen-Solal (la différence entre un tailleur juif et un psychanalyste ? Une génération) et non juifs comme Sonya Zadig, qui explique le 7-Octobre par « un changement de paradigme : ce qu’on a pris pour un conflit territorial n’est qu’un conflit de civilisation, un choc entre des visions diamétralement opposées du monde » ;
Des citoyens courageux qui risquent leur vie : Hassen Chalghoumi (imam sur qui pèse une fatwa), Nora Bussigny (journaliste qui va vraiment sur le terrain), Patrick Desbois (prêtre dénonciateur de la Shoah par balles), Robert Redeker (professeur menacé de mort pour blasphème… en France), Boualem Sansal (traité de « dhimmi de l’Occident, le protégé des sionistes[2] », autant dire mort en sursis, pour avoir émis une opinion haram sur le conflit israélo-palestinien) ;
Et juste avant les raton-laveurs, enfin, des intellectuels sincères et lucides, plus nombreux qu’on imagine :
Georges Bensoussan, historien des faits, des chiffres, pas des fantasmes,
Abnousse Shalmani, Irano-française chevelue, laïque et écrivain[3],
Luc Ferry, philosophe, ancien ministre de l’Éducation nationale qui donne la meilleure définition du crime contre l’humanité, quelle qu’en soit la forme : il est commis « dans une logique exterminatrice… et il massacre des personnes pour ce qu’elles sont ou sont censées être et non pour ce qu’elles font ou sont censées avoir fait ».
Renée Fregosi qui, après n’avoir pas fait carrière au PS[4], a étudié les 50 nuances de la dictature[5],
Gilles-William Goldnadel, avocat dont la parole est d’or et l’esprit vif argent, qui résume « la détestation du Juif au fait qu’il n’est plus le « métèque » des années 1930. Il est jugé nationaliste et belliqueux. »
Martine Gozlan, journaliste, note que « l’État d’Israël est le seul au monde que l’on veut détruire pour le sauver. »
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Yana Grinshpun, une Mohammed Ali juive dans un corps de Marylin Monroe brune,
Michel Houellebecq, qui se signale par son malin plaisir à Anéantir[6] les cons de tout poil avec sa plume,
Marc Knobel, spécialiste de la haine des juifs sous toutes ses formes, dont la Cyberhaine[7],
Éric Naulleau, qui a vu « de fort distinguées représentantes de la classe bobo descendre un instant de leur bicyclette pour arracher les photographies des otages du Hamas… »
Eric Marty, professeur émérite, militant non juif contre la délégitimation d’Israël[8],
Iannis Roder,[9] prof d’Histoire-Géo dans le 9-3, encore vivant,
Georges-Elia Sarfati, philosophe, linguiste, poète et psychanalyste français et juif, comme son nom l’indique[10],
Jean Szlamowicz, normalien, professeur des universités, linguiste, traducteur, qui traduit le 7-Octobre à la lumière d’un narratif : « le récit politique contemporain fait (des Juifs) les bourreaux nécessaires des Arabes de Palestine (pour contrer) l’évidence de l’agression arabe et du sadisme antijuif » ;
Pierre-André Taguieff, dont une citation vaut mille images : « Du pédantisme déconstructionniste est né ce monstre qu’est le “wokisme“»[11],
Jacques Tarnero, ex-soixante-huitard, publié abondamment par Le Monde jusqu’à son coming-out comme sioniste. « Les nazis n’ont pas cherché à immortaliser leurs exploits. Le Hamas, oui », dit-il.
Sylvain Tesson, écrivain voyageur qui porte haut l’étoile[12] (de David),
Shmuel Trigano, philosophe et sociologue, spécialiste de l’exclusion des Juifs du monde arabe[13], encore plus pessimiste qu’un ashkénaze, qui rappelle que « les amis d’Israël… lui ont imposé, après le massacre, de nourrir son ennemi, de lui fournir de l’essence pour aérer ses tunnels et lui permettre de résister plus longtemps, sous la menace d’une condamnation internationale, qui effacerait le scandale de sa déshumanisation sous la main du Hamas. »
Alexandre del Valle, Docteur en histoire contemporaine, lanceur d’alerte sur l’entrisme islamiste depuis plus de 20 ans…
Pour ne pas être complice du silence qui finira par nous tuer aussi, car « l’antisémitisme, c’est aussi la haine de la France et de ses valeurs » (Gérard Larcher), il faut lire 7 Octobre – Manifeste contre l’effacement d’un crime – David Reinharc éditeur. Et réagir.
285 pages.
7 octobre, manifeste contre l'effacement d'un crime
Price: 20,00 €
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[1] www.amazon.fr/discrimin%C3%A9s-Lantis%C3%A9mitisme-sovi%C3%A9tique-apr%C3%A8s-Staline/dp/2213662843/
[2] www.lnr-dz.com/2023/12/11/le-pro-israelien-boualem-sansal-profere-de-graves-accusations-contre-lalgerie/
[3] www.amazon.fr/La%C3%AFcit%C3%A9-j%C3%A9cris-ton-Abnousse-Shalmani/dp/B0CTQ9VHRW/
[4] www.amazon.fr/Comment-nai-fait-carri%C3%A8re-social-d%C3%A9mocratie/dp/2940632723
[5] www.youtube.com/watch?v=RA0FwO3rdjU
[6] www.amazon.fr/An%C3%A9antir-Michel-Houellebecq/dp/2290404330/
[7] www.amazon.fr/Cyberhaine-propagande-antis%C3%A9mitisme-sur-Internet-ebook/dp/B09N7KRR23/
[8] www.amazon.fr/Bref-s%C3%A9jour-J%C3%A9rusalem-%C3%89ric-Marty/dp/2070768961/
[9] www.amazon.fr/Sortir-l%C3%A8re-victimaire-Iannis-Roder/dp/2738150756/
[10] « Sarfati » veut dire « français » en hébreu.
[11] www.lefigaro.fr/vox/culture/pierre-andre-taguieff-du-pedantisme-deconstructionniste-est-ne-ce-monstre-qu-est-le-wokisme-20220107
[12] www.jforum.fr/porter-haut-letoile-sylvain-tesson.html
[13] www.amazon.fr/LExclusion-juifs-arabes-contentieux-isra%C3%A9lo-arabe/dp/2848350113/ref
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