Si l’opération pagers piégés contre le Hezbollah a été une parenthèse réjouissante dans la guerre menée par Israël, l’onde de choc du 7-Octobre n’en finit pas d’ébranler, au-delà du Proche-Orient, toutes les sociétés occidentales. Cruel paradoxe : le pogrom du Hamas a ravivé l’antisémitisme dans le monde et vaut à l’Etat juif d’être accusé de génocide.
Pendant quelques heures, la guerre a ressemblé à un épisode de Star Wars quand les forces de l’Alliance mettent la pâtée à celles de l’Empire. Les gentils qui tuent (ou blessent) des méchants proprement et, en plus, se foutent de leur gueule. Pénétrer le système de communication de l’ennemi, fabriquer des bombinettes individuelles et en plus les vendre à ceux qu’elles devaient frapper – on espère qu’ils les ont payées : la toile soigneusement tissée par les services de renseignement israéliens pour piéger des milliers de combattants et auxiliaires du Hezbollah, par le truchement de leur pager puis de leur talkie-walkie, sera un jour la trame d’une haletante série Netflix. En attendant, cette opération magistrale a certainement offert à beaucoup d’Israéliens, et à ceux qui, dans le monde, ont le souci d’Israël, leurs premiers instants de joie sans mélange depuis ce funeste samedi. Soudain, les djihadistes associés qui, de Sanaa à Gaza, de Beyrouth à Téhéran, pensent que tuer des juifs est une mission sacrée, n’étaient plus ces ennemis féroces et redoutables, mais des guignols qu’on aurait dit inventés pour stimuler la créativité des rigolos d’internet. La vraie
