On le sait à présent, le déficit s’est finalement établi à 5,5% du PIB en 2023, selon les données publiées par l’Insee. La dégradation est spectaculaire par rapport aux prévisions du gouvernement, qui visait encore – 4,9% il y a quelques semaines. La dette publique est aussi supérieure aux attentes, à 110,6% du PIB.
Cela faisait des semaines que le gouvernement redoutait l’officialisation de ces chiffres.
Le déficit public a connu l’an dernier un dérapage inédit, bondissant à 5,5% du PIB, selon les données publiées par l’Insee, soit un total de 154 milliards d’euros.
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait fixé, en matière de finances publiques, un objectif qui n’était pourtant déjà pas très ambitieux, avec un solde public attendu à -4,9% en 2023 après -4,8 % en 2022. L’objectif avait même été réaffirmé haut et fort, et avec toute la suffisance qui le caractérise souvent, en décembre dernier par le ministre. Si ce dernier a reconnu, ce qui était la moindre des choses, que « nos objectifs n’ont pas été atteints, il faudra en tirer les conséquences », il s’est de suite enferrée dans des explications alambiquées (baisse des recettes fiscales, inflation, baisse du marché immobilier, …) qui n’ont convaincu personne dans l’opposition et mis mal à l’aise la majorité de sa majorité ! Mauvaise pioche pour le gouvernement, les agences de notation vont frapper bientôt. Moody’s a exprimé d’emblée un doute quant au fait que la France parvienne à réduire son déficit à 2,7% d’ici 2027. Elle a même rajouté que les quelques 10 milliards de coupe budgétaire annoncés par le gouvernement, ne seront certainement pas de taille à l’aider à atteindre le déficit de 4,4% (lopinion.fr, 27/3/24). Autrement dit la France est très mal embarquée. Comme elle ne l’avait jamais été depuis plus de 30 ans.
1975 : dernier budget à l’équilibre
30 ans ? Cela nous ramène aux années 90. Et que se passe-t-il en ces années-là ? Et bien notre économie commence à subir de plein fouet la gestion financière calamiteuse impulsée par Mitterrand dès 1981. Avant ce dernier les finances de la France étaient saines. Personne de sérieux ne pourra contester que les derniers budgets plus ou moins équilibrés ont été votés sous le mandat de VGE. C’est plus exactement en 1975 que le dernier budget est voté à l’équilibre. Et les déséquilibres se jouaient à peu. Ils furent en plus générés par le premier choc pétrolier. Après l’ancien maire de Chamalières, ce sera plus ou moins la bouteille à l’encre.
C’est donc Mitterrand qui va lancer le premier tramway nommé déficit du pays. Rappelons qu’en 1981 l’ancien fonctionnaire du gouvernement dit « de Vichy », est élu sur un programme on ne peut plus généreux en matière sociale. En effet dans les « 110 propositions pour la France » figure une partie relative à « l’emploi : la croissance sociale par la maîtrise de l’économie ». Elle est centrée sur l’aspect économique et l’investissement : plan de relance, investissement, grands travaux, soutien à la recherche, création d’emplois, planification, nationalisations, renforcement syndical, 35 heures, protection des locataires, augmentation du SMIC et des indemnités, nouvelle base de la TVA, impôt sur les grandes fortunes, moratoire sur le nucléaire, économie d’énergie, réforme de l’agriculture, de la pêche et de la PAC. A noter que du côté du candidat, il sera impossible d’obtenir le chiffrage exact de ces promesses généreuses. Rien que des approximations.
